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Extinction Rebellion Bordeaux promet un « tsunami » d’actions contre la publicité et la pollution lumineuse

Dans la nuit du vendredi 3 février 2023, l’antenne bordelaise d’Extinction Rebellion a recouvert plus d’une centaine de panneaux publicitaires avec des affiches anti-publicité. Une action qui annonce la reprise de ses activités après trois mois d’arrêt suite aux longues gardes à vue d’activistes en octobre dernier.

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Extinction Rebellion Bordeaux promet un « tsunami » d’actions contre la publicité et la pollution lumineuse

« 14 rebelles à bicyclette [et] une centaine d’affiches percutantes », voilà qui annonce le retour d’Extinction Rebellion (XR) Bordeaux pour lutter contre la publicité et la pollution lumineuse. Les activistes affirment avoir recouvert plus d’une centaine de panneaux publicitaires dans la nuit du vendredi 3 février 2023.

Aux abribus, des affiches militantes pour masquer les campagnes commerciales : « Notre regard n’est pas à vendre », « Je baisse, j’éteins, je décale et j’enlève la pub », « Mieux qu’un col roulé : la fin de la publicité ». Ou encore un petit message, accompagné d’un QR code et d’une adresse web : « Cette publicité a été supprimée suite à une demande citoyenne. »

« Il s’agit d’une action à double message : un contre la publicité, qui s’inscrit dans le cadre de l’initiative citoyenne Respiro, et un contre la pollution lumineuse, dans le cadre d’opération “C’est pas Versaille ici”… », explique Moderat, activiste et porte-parole d’Extinction Rebellion Bordeaux.

Dans un communiqué diffusé quelques jours après cette action, XR Bordeaux mentionne que « selon les données de l’Ademe et de l’Agence Française de l’Énergie, la consommation annuelle d’un seul de ces artifices [panneaux] est équivalente à celle d’un ménage ». 

Le collage d’affiche est la nouvelle méthode d’action du groupe bordelais Extinction Rebellion Photo : Crédits : XR Bordeaux

C’est pas Versailles ici !

Le groupe bordelais signe ainsi son retour après le lancement, en octobre dernier, de sa campagne « C’est pas Versailles ici », pour demander l’extinction totale, dès la fermeture des magasins, des enseignes, façades, vitrines. Ainsi que celle des panneaux publicitaires la nuit. Lors de sa première nuit d’action, le 17 octobre 2022, deux activistes ont été interpellés et gardés à vue durant 44 heures. Ce qui avait provoqué la suspension de la campagne. 

« Ça nous a surtout permis de revoir comment nous menions les actions et de changer nos méthodes », explique Moderat. 

Aujourd’hui, les panneaux ne sont plus ouverts, mais seulement recouverts d’affiches collées.  

« Ce qui compte c’est les messages et de sensibiliser le citoyen avec autre chose que de la pub Chanel », explique Moderat. 

Vendredi, les opérations anti-pollution lumineuse et anti-publicité se sont déroulées « sans incident majeur », poursuit le communiqué.

Respiro contre la pub

Ces actions répondent aux demandes citoyennes recueillies sur la plateforme Respiro. Celle-ci, inaugurée en force en juillet dernier avec la suppression de plus de 400 publicités dans toute l’agglomération, permet de « demander » sur un site dédié le retrait des publicités commerciales présentes dans toute la France. XR s’engage ensuite à tout mettre en œuvre pour le faire. 

Avec 167 demandes récoltées, Bordeaux est la troisième ville française où le retrait de la publicité est le plus réclamé. 

« Ce site est plus un levier de communication. Le nombre de panneaux sur lequel nous agissons est lié aux ressources humaines dont nous disposons ce soir-là, concède Moderat. Il s’agit de montrer qu’il y a une volonté citoyenne de diminuer les panneaux publicitaires. »

En bas, à droite, l’affichette de la campagne nationale Respiro Photo : Crédits : XR Bordeaux

Pour une métropole plus sobre

XR Bordeaux prend l’exemple de Grenoble où les publicités ont quasiment entièrement disparu. Ou encore de Bègles où le maire écologiste, Clément Rossignol-Puech, a annoncé en juin dernier que tous les panneaux d’affichage publicitaires allaient être convertis en panneaux d’informations pour la population.

« On demande aux citoyens de faire des efforts de sobriété énergétique mais les villes aussi doivent jouer le jeu », argumente Moderat.

Les panneaux publicitaires rapportent près d’un 1 300 000 euros par an à la ville de Bordeaux. Début juin, ses élus ont renouvelé la concession de JCDecaux pour une durée de six ans. Le contrat comporte néanmoins de nouvelles clauses, plus respectueuses de l’environnement : diminution de l’affichage avec la suppression des formats 8 m² sur les boulevards, interdiction d’implanter des panneaux publicitaires près des écoles, 50 % d’affichage dédiés à l’information municipale ou encore interdiction des publicités numériques​ et animées, ainsi que l’extinction des mobiliers urbains entre 23 heures et 7 heures.

Le porte parole d’XR Bordeaux affirme que son mouvement est prêt à lancer un « tsunami » d’actions sur la métropole pour la pousser à aller plus loin. 


#Pollution lumineuse

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