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Ouverture du procès de Bassam El-Absi, ancien radiologue à Langon jugé pour viols et agressions sexuelles

Aujourd’hui âgé de 71 ans, Bassam El-Absi comparaît aux Assises, accusé de viols et d’agressions sexuelles par huit femmes qui se sont portées parties civiles. Avant l’ouverture du procès, un rassemblement devant les grilles du palais de justice s’est tenu pour dénoncer le silence de l’Ordre des médecins, alors que les premiers signalements remontent au début des années 2000.

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Ouverture du procès de Bassam El-Absi, ancien radiologue à Langon jugé pour viols et agressions sexuelles

Le procès qui a débuté ce lundi 20 février doit durer une semaine. Le radiologue Bassam El-Absi comparaît pour sept viols et pour cinq agressions sexuelles commis sous l’autorité de sa fonction. Huit femmes sont parties civiles : cinq patientes, deux employées et la fille d’une ancienne maîtresse, mineure au moment des faits présumés. 28 témoins seront entendus.

En début d’après-midi, après le tirage au sort des jurés, Hubert Hansenne, président de la cour d’Assises de Gironde, a longuement exposé les faits qui se sont déroulés entre 2006 et 2019.

Ouverture du procès aux Assises, lundi 20 février Photo : VB/Rue89 Bordeaux

« Relation de domination »

L’ensemble des faits reprochés à Bassam El-Absi se sont déroulés dans son cabinet médical à Langon, hormis le cas de Laura* (pseudonyme), âgée de 15 ans à l’époque. Sa mère est une ancienne employée, et ancienne maîtresse, de Bassam El-Absi. La jeune fille a déposé plainte pour viol, alors que le médecin était venue « l’ausculter » au domicile familial. Seule avec lui, elle décrit aux gendarmes un massage puis une pénétration vaginale, alors qu’elle avait la « tête enfouie dans l’oreiller » en pleurs.

Bassam El-Absi s’est rapidement exprimé sur l’ensemble des accusations pour parler d’un « complot » fomenté par ses anciennes employées. Pour la défense, les gestes incriminés ne revêtent pas d’un caractère sexuel, étant liés à la pratique médicale lors d’échographies. Maître Alexandre Novion, avocat du radiologue aux côtés de Maître Pierre Sirgue, évoque des « fantasmes », ce qui lui a valu un rappel à l’ordre du président.

Pour cette première journée, un expert psychologue appelé à la barre a décrit la « facilité » de l’ancien radiologue à « établir une relation de domination », soulevant sa personnalité « narcissique » et son « ascendant ».

Les journées suivantes seront consacrés à l’audition des témoins, des parties civiles et d’autres experts psychologues et psychiatres.

Impunité

Avant l’ouverture de ce procès fleuve, des associations ont appelé à un rassemblement en soutien aux huit plaignantes. À cette occasion, le Planning Familial de la Gironde, l’Assemblée Générale Féministe de Gironde et l’association La Santé un Droit pour Tous, ont mis en cause l’Ordre des médecins. Les premiers signalements auprès de celui-ci remontent à 2002 et la radiation de médecin n’est prononcée qu’en 2018, alors qu’il partait en retraite et qu’une information judiciaire était ouverte.

Les associations ont déployé une banderole sur les grilles du palais de justice accusant l’Ordre des médecins de « complice » Photo : VB/Rue89 Bordeaux

Bernard Coadou, ancien médecin vice-président de La Santé Un Droit Pour Tous, a dénoncé une « protection ordinale » qui permet aux agresseurs d’agir en « toute impunité » :

« Le diagnostic est implacable. La chambre régionale de l’Ordre des médecins a été alertée à sept reprises depuis les années 2000 sur les comportements prédateurs de ce radiologue. Il s’agit de protéger les personnes victimes. Un rapport de la Cour des comptes de 2019 montre une faille systémique de ce côté-là. »

Annie Carraretto, co-présidente du Planning familial de la Gironde, a pointé la « responsabilité d’une société toute entière qui perpétue la culture du viol » :

« Nous voulons nous adresser à la justice pour dire stop à l’impunité des agresseurs. En 2020, l’Observatoire national des violences fait état de seulement 12% des victimes de tentatives de viol ou viols qui portent plainte. 1% des agresseurs sont condamnés. À quel moment on regarde en face le problème ? Aujourd’hui, c’est un cercle de pouvoir, l’Ordre des médecins, qui a permis à l’agresseur d’agir dans le temps. »


#Justice

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