C’est la fin de ce direct à l’occasion de la manifestation à Bordeaux, merci de l’avoir suivi.
Rassemblement jeudi 16 mars
Interrogé sur les avancées de la commission paritaire, qui a notamment voté l’article 7 ce mercredi, Pascal Obé, secrétaire général de l’UD -CGT Gironde, répond :
« Certes le moment parlementaire est important, mais ce n’est pas un horizon indépassable. Même si la loi est votée, le rapport de force peut faire qu’elle ne s’applique pas. Demain, on appelle à un rassemblement allées de Tourny à 17h, à côté de la permanence parlementaire d’un député Renaissance [Thomas Cazenave, NDLR]. »
TBM annonce la fin des déviations sur les lignes de bus, et la reprise du trafic sur celle du tram B, mais le maintien des interruptions sur les trams C et D.
« L’adoption de l’article 7 est un déni de démocratie »
Émile, rédacteur technique :
« L’adoption de cet article 7 en commission paritaire mixte c’est du déni démocratique. On garde quand même espoir. Il n’y a que par la mobilisation qu’on arrivera à faire changer les choses. En 1936, si les gens n’étaient pas sortis dans la rue, on n’aurait pas de congés payés.
Et puis derrière toute cette mobilisation, il n’y a pas que la retraite, il y a aussi l’inflation. Aujourd’hui, il y a eu un peu moins de monde mais franchement ça reste beaucoup. Moi, ça fait 7 fois que je viens en manif et c’est du salaire en moins. C’est le principe de l’usure et du rapport de force, mais on s’accroche. »
50000 personnes selon les organisateurs
Michel, 85 ans, retraité. Ancien fonctionnaire dans la papeterie :
« Je suis très satisfait de la manifestation que nous venons de faire. C’est en se serrant les coudes qu’on y arrivera. Je suis ici car j’avais des collègues quand j’avais 25 ans qui se sont mobilisés pour moi et grâce à eux, j’ai pu prendre ma retraite à 60 ans. Je n’aurais pas pu la prendre plus tard. Ça me fait mal au cœur de voir ce président changer autant de choses que nous avions acquis avec François Mitterrand. »
Selon France Info, l’article 7, qui reporte l’âge légal de départ de 62 à 64 ans, est adopté en commission mixte paritaire.
Un passage pétaradant par la place de la Comédie
Perturbations dans les transports en commun
Pour connaître l’évolution du réseau durant la manifestation à Bordeaux, suivez le compte twitter de TBM ou allez sur son site internet.
Jérôme, enseignant en lycée professionnel :
« Les élèves essaient de bloquer en mettant quelques poubelles devant le lycée, mais ils sont vite délogés par les forces de l’ordre. La direction utilise des moyens de pression avec les notes et les conseils de disciplines. C’est dommage.
De notre côté, on les invite à réfléchir sur les conséquences de cette réforme. Sur la manière dont les décisions sont prises. Il y a une forme d’éducation civique dans les établissements avec les élections des délégués de classe par exemple. On en profite pour faire ce parallèle là. »
Le cortège des lycéens s’élance en chantant « Aux armes ! »
« Le concept “retraite” perd son sens »
Maëlle , Élodie et Lou, étudiantes en licence de japonais à Bordeaux Montaigne :
« La fac a banalisé les examens pour qu’on puisse venir en manif. De notre côté on va organiser des blocus pour pouvoir se mobiliser. Ils ont commencé ce matin et sont reconduits demain.
Nous sommes mobilisées car la réforme nous concerne directement surtout nous qui prévoyons de faire de longues études. Pour la plupart d’entre nous, ce sera minimum 5 ans. On rentrera dans la vie active vers 26 ans. Donc pour nous la retraite ne sera pas à 64 ans, mais beaucoup plus tard si on veut cumuler les 43 années d’annuités. A ce niveau là, le concept “retraite” perd tout son sens. »
« Je ne viendrais pas manifester si je pensais le retrait de la réforme impossible »
Servane, agent de la fonction publique :
« La loi est passée au Sénat, mais la rue est toujours mobilisée. Je ne viendrais pas manifester et perdre des jours de salaire si je pensais le retrait de la réforme impossible. Ce que veut le gouvernement, c’est pousser les précaires à travailler plus longtemps. Au final, ce sont les grands actionnaires qui s’enrichissent. »
« Une réforme injuste pour tous ceux qui se sont insérés tard sur le marché du travail »
Jean-François, 49 ans, travaille dans la fonction publique
« La navette parlementaire, de la poudre aux yeux »
Anne Tatareau, secrétaire adjointe du syndicat CGT commerce et service :
« Nous ne lâchons rien. Même si entre l’assemblée nationale et le sénat ça a été trop rapide. Concernant la navette parlementaire, c’est de la poudre aux yeux. On a très peu d’espoir. Au sénat, ils ont utilisé tous les systèmes pour empêcher l’opposition de s’exprimer. Il faut un rapport de force pour leur faire comprendre que ce projet est une catastrophe. On est dans des secteurs où la pénibilité du travail n’est pas reconnue. C’est aussi très féminisé et donc souvent, il y a peu de salaires à temps complet. Il y a aussi beaucoup d’étudiants qui travaillent dans le commerce et sans le service pour payer leurs études. »
Grève les 15, 16 et 17 mars
Cette fin de semaine se place sous le signe du bras de fer. Les fédérations de l’enseignement de la Gironde et les organisations de jeunesses et étudiantes appellent à la grève jusqu’à vendredi 17 mars. On saura dans la journée si la grève est suivie.
L’assemblée générale de grève de la centrale nucléaire du Blayais a voté « un filtrage 24h/24 à l’entrée du site », qu sera « reconduit tous les jours jusqu’au retrait du projet de réforme de la retraite », annonce ce mercredi la CGT.
« Ce filtrage est interprofessionnel avec la participation de tous les salariés d’Aquitaine et en intersyndicale avec la CGT, FO, la CFE, et la CFDT », précise le syndicat.
Les étudiants de l’université Bordeaux Montaigne bloquent depuis ce mercredi matin leur établissement, alors que sa présidence et ses syndicats ont affiché la veille leur soutien au mouvement contre la réforme des retraites.
Plusieurs scénarii à venir
Lundi 13 mars, Boris Vallaud, chef des file des députés socialistes, a écrit une lettre à la présidente de l’Assemblée pour demander que les débats de la CMP soient retransmis en direct. Une demande retoquée par Yaël Braun-Pivet. Les tractations se dérouleront donc à huis-clos, avec un objectif : parvenir à un compromis alors que les mesures débattues par les députés, puis les sénateurs, n’ont pas été votées dans les mêmes termes.
En cas d’accord, le texte pourra être validé jeudi 16 mars à 9h au Sénat puis à 15h à l’Assemblée. S’il est positif, ce dernier vote signifiera l’adoption définitive du texte par le Parlement. En cas d’un recours à l’article 49.3, des motions de censure contre le gouvernement pourraient être déposées. Celles-ci seraient alors débattues samedi 18 mars dans l’après-midi. Autre scénario : les discussions au sein de la commission mixte paritaire échouent.
Le Parlement aura alors jusqu’au 26 mars pour se prononcer, sans quoi la réforme pourrait être mise en œuvre par ordonnance par le gouvernement, telle que le prévoit la Constitution. Un cas de figure peu probable, qui n’est encore jamais arrivé dans l’histoire parlementaire du pays.
Dernière ligne droite
Samedi 11 mars, lors de la septième journée de mobilisation, 18 000 personnes ont défilé à Bordeaux selon les organisateurs. Un chiffre en baisse par rapport à la précédente manifestation du 7 mars, mobilisation la plus massive à ce jour, qui a réuni 100 000 personnes dans la capitale girondine.
Malgré la mobilisation de la rue et des grèves reconductibles dans les secteurs de l’énergie et des transports, le Sénat a adopté ce week-end le texte avec 195 voix pour et 112 contre, largement amendé par la droite (création d’un contrat pour favoriser le recrutement des plus de 60 ans, extension du dispositif « carrières longues » de la réforme des retraites à ceux ayant commencé à travailler entre 20 et 21 ans…).
Dès 9h ce mercredi, les débats ont démarré en commission mixte paritaire (CMP). Cette dernière réunit sept députés et sept sénateurs, ainsi que leurs suppléants.
Soyez les bienvenu.e.s pour suivre en direct sur Rue89 Bordeaux cette nouvelle journée d’actions de l’intersyndicale mobilisée contre le projet de réforme des retraites du gouvernement.
Le départ de la manifestation bordelaise du 15 mars est prévu à midi place de la Bourse. Le cortège suivra le parcours habituel des trois précédentes mobilisations. D’abord les quais direction cours d’Alsace-et-Lorraine, ensuite la rue des Frères-Bonie, le cours d’Albret jusqu’à la place Gambetta, et redescendra le cours Georges-Clémenceau, puis les allées de Tourny et la rue Esprit-des-Lois pour boucler la boucle place de la Bourse.
Dans les transports, TBM annonce que le réseau circulera « normalement ». Des interruptions de tram et des déviations de bus restent toutefois à prévoir, « à mesure que le cortège se déplacera ».
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