Après l’intensification des actions suite à l’utilisation du 49.3 par le gouvernement Borne, une nouvelle semaine de mobilisations s’est ouverte à Bordeaux. Ce midi, environ 200 manifestants se sont rassemblés devant la préfecture de Gironde à l’appel de l’intersyndicale.
Les syndicats exigent toujours le « retrait pure et simple » de la réforme. À Bordeaux, une délégation a été reçue par le préfet. « Chose qui n’est pas le cas du président de la République qui se bunkérise », a rappelé Philippe Mano, secrétaire départemental de Force Ouvrière.
« Nous ne lâcherons rien », a martelé Stéphane Obé au micro, responsable de l’UD CGT. Pour contrer la réforme, l’intersyndicale soutient l’organisation d’un référendum d’initiative partagée (RIP), une autre « manière de sortir par le haut » de la crise sociale.
Plus tôt dans la matinée, la CGT Énergie a, de son côté, mené une opération escargot. L’action s’est décidée en assemblée générale alors qu’un piquet de grève se tenait devant le siège de Régaz, à Bacalan. Les véhicules se sont élancés vers les boulevards, la rocade et le Pont d’Aquitaine.
Baccalauréat sous tension
Toujours ce lundi, à la mi-journée, une cinquantaine d’enseignants, de syndicats et de parents d’élèves se sont réunis devant le lycée Montesquieu à Bordeaux, pour protester contre la réforme des retraites et celle du Baccalauréat.
Pour la première fois, les épreuves de spécialités du baccalauréat se déroulent en mars. Cette date, initialement fixée par le gouvernement, a été plusieurs fois repoussée pendant la crise sanitaire. Au lycée Montesquieu, les épreuves ont pu se dérouler sans encombre de 14h à 18h, malgré la mobilisation.
Pourtant, une vingtaine d’enseignants du lycée Montesquieu et du lycée Gustave-Eiffel, chargés d’assurer la surveillance de l’examen, ont décidé de les boycotter. Au lycée Montesquieu, ils étaient un tiers de grévistes selon Harold Bernat, professeur de philosophie, qui dénonce une réforme à la fois injuste pour les élèves et pour les professeurs :
« Le 12 avril, 76% du baccalauréat sera plié car les épreuves de premières seront passées, ainsi que les deux épreuves de spécialités en terminale. Cela va engendrer un désintéressement chez nos élèves et beaucoup d’absentéisme. Ça signifie que les enseignants feront simplement garderie, et que les élèves ne disposeront pas d’une formation sérieuse. »
Au stress lié au baccalauréat, s’ajoute la « machine parcoursup » qui, selon Frédéric Poupon, professeur de lettre, trie les « élèves par la note » et provoque une pression insoutenable pour certains. Il invite ainsi les jeunes générations à se joindre au mouvement de contestation.
Plusieurs mobilisations sont prévues à Bordeaux tout au long de la semaine, dont celle de l’intersyndicale, jeudi 23 mars au niveau des allées de Tourny à 12h.
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