« Climat insurrectionnel, usage complètement disproportionné de la force, manquements graves relevés par la Ligue des Droits de l’Homme présente sur place, SAMU bloqué par les forces de l’ordre avec une victime en urgence absolue », voilà en quelques mots le commentaire que nous transmet Jean-Michel Becognee.
Encore plus parlantes sont ses images prises lors de ce funeste samedi 25 mars à Sainte-Soline, commune des Deux-Sèvres dans la Région Nouvelle-Aquitaine. Le photographe bordelais fait état de « dizaines et de dizaines de blessés ». On saura ensuite que de nombreux sont atteints de manière grave, et deux personnes dans le coma.
Appel national
Des membres de l’association Alerte Pesticides Haute Gironde y étaient également et témoignent d’ « une scène de guerre d’une violence inouïe ».
« Ce déploiement de forces de l’ordre sur-armées avait pour but de valider le discours alarmiste du ministre de l’Intérieur qui depuis des semaines tente d’effrayer la population en parlant de “l’ultragauche” et des “écoterroristes”, alors que les manifestants réclamaient le partage de l’eau. Ce sont les mêmes violences dont sont victimes les manifestants qui luttent contre la réforme des retraites, c’est-à-dire pour un autre partage des richesses », écrit l’association dans un communiqué signé avec la Confédération paysanne.
Les deux organisations relaient ainsi un appel national à rassemblements devant toutes les préfectures de France « en soutien aux 2 manifestants dans le coma, aux blessé·es de Sainte-Soline et du mouvement des retraites, pour la fin des violences policières ». Il a été initié par l’association Bassines Non Merci et le collectif des Soulèvements de la Terre, ce dernier étant visé par une procédure de dissolution du ministère de l’Intérieur.
40 blessés graves, deux personnes dans le coma
« Alors que 30 000 personnes s’approchaient d’un trou grillagé que l’État avait transformé en symbole de son autorité, 200 personnes ont été percées d’éclats dans leurs chairs, 40 gravement. L’une a perdu l’œil, d’autres se sont faits arracher la mâchoire ou risquent de perdre le pied. Deux sont toujours aujourd’hui dans le coma, entre la vie et la mort », rappellent ces trois organisations.
« Comme à Malville face à la déferlante anti-nucléaire en 77 ou à Sivens en 2014 face à l’éclosion de Zads en divers endroits du pays, l’État français a choisi délibérément le 25 mars de se donner sciemment la possibilité de tuer », estiment-elles. D’autres associations* qui ont rejoint l’appel sur la métropole bordelaise font de leur côté le parallèle avec les gilets jaunes en 2019 :
« L’État est de nouveau responsable d’une répression aveugle et de mutilations de masse. Sa seule réponse aura été la terreur. […] L’urgence écologique s’aggrave, l’inaction de l’Etat, son mépris et sa violence sociale ne sont plus tolérables. »
Le rassemblement pacifiste prévu ce jeudi a été déclaré en préfecture jeudi 30 mars à 19h, devant la Préfecture de Gironde, rue Corps-Franc-Pommies à Bordeaux. « Une banderole de soutien aux victimes sera déployée » et « une sono permettra des prises de parole, dans le respect de tous·tes ».
* Extinction Rebellion Bordeaux, ANV COP21 Gironde, Greepeace Groupe Local de Bordeaux, Youth for Climate Bordeaux, Il est encore Temps Bordeaux-Gironde, Attac Gironde, Bordeaux en Lutte, CNT Aquitaine Solidarité Ouvrière, CNT Aquitaine Solidarité Ouvrière, Solidaires 33, Contre les Abus Policiers-CLAP 33, Jaunes etc. 33.
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