« Quand des projets de société comme celui-ci sont en jeu, nous avons la responsabilité de proposer une réflexion. » La position du président de l’Université Bordeaux Montaigne, Lionnel Larré, est ferme. Ce mardi 14 mars, il était aux côtés des syndicats et enseignants pour rappeler l’opposition de l’UBM à la réforme des retraites. Ce mercredi, les étudiants ont pris le relai en bloquant l’établissement, avant de rejoindre la manifestation à Bordeaux pour la 8e journée de mobilisation.
Marie Duret Pujol, maîtresse de conférence d’études théâtrales et membre du syndicat SNESUP-FSU a rappelé les raisons de cette position et a énoncé les actions à venir. L’université de Bordeaux Montaigne se joint ainsi à des dizaines d’autres en France, mobilisées ces dernières semaines. Comme elle, l’université de Lille, de Montpellier, de Paris-Saclay, ou encore de Clermont Auvergne ont voté une motion contre la réforme.
Responsabilité de l’université
La volonté de l’UBM se résume en trois points : lutter contre « les mensonges qui justifient la réforme », dénoncer « l’absence de démocratie » et protéger les utilitaires de l’université, énumère Marie Duret Pujol. Explication : en tant que lieu de formation des futurs actifs, l’UBM possède une responsabilité, celle de « l’insertion professionnelle des élèves ». Or le cursus universitaire, généralement long, repousse leur entrée sur le marché du travail.
Rapidement, la syndicaliste, également militante à la France insoumise fait le calcul :
« Pour devenir enseignant du primaire ou du secondaire par exemple, l’étudiant devra faire 5 ans d’étude après le bac. Ça fait donc 18 ans + 5 ans = 23 ans. Il sera donc retraitée à 66 ans, en respectant les 43 annuités requises par le gouvernement », détaille-t-elle.
Assemblées générales
Afin d’appuyer ces propos, plusieurs actions sont prévues dans les prochains jours. Outre la mobilisation du 15 mars, des assemblées générales auront lieu toute la semaine au sein de l’UBM.
Le 9 mars dernier, lors d’une première réunion, plusieurs décisions ont été prises, comme le fait d’exposer deux banderoles – « Université de Bordeaux Montaigne contre la réforme des retraites » –, de suspendre les évaluations jusqu’à nouvel ordre, ou d’amplifier la communication autour des actions réalisées.
Grève active
Le principe de « grève active » a également été voté. Cela signifie que les enseignants proposeront des cours alternatifs à leurs étudiants, dans lesquels ils discuteront ensemble de la réforme des retraites.
« Le but est de ne pas ignorer ce qui se passe dehors. On essaie donc de mettre en lien notre cours traditionnel avec l’actualité du moment », explique Marie Duret Pujol.
Une façon de « générer du débat autour de ce projet de société qui nous concerne tous », considère Lionel Larré. D’après lui, il s’agit avant tout de créer des conditions apaisées pour que les personnes qui souhaitent se mobiliser au sein de l’université en aient la possibilité.
Depuis l’examen de cette réforme à l’Assemblée Nationale le 6 février dernier, plusieurs facultés se sont mobilisées en France. Un fil Telegram a été créé afin de les répertorier en temps réel.
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