Deux plaintes ont été déposées en marge de la manifestation du 28 mars dernier à Bordeaux, par deux hommes respectivement âgés de 30 et 38 ans. « La politique relative au maintien de l’ordre en France est une nouvelle fois mise en cause », pointe maître Gabriel Lassort, avocat des plaignants dans un communiqué, précisant avoir saisi le procureur de la République.
La premier manifestant dénonce des infractions de détention arbitraire et entrave à la liberté de manifester. Arrêté cours de la Somme, il a été placé 48 heures en garde-à-vue. Aucune charge n’a été retenue contre lui.
« S’agissant de ces faits de détention arbitraire nous allons demander la communication de tous les éléments de l’enquête. On devrait avoir sans difficultés le nom et prénom de l’agent interpellateur », précise l’avocat, joint par Rue89 Bordeaux.
Grenade de désenserclement
Toujours cours de la Somme, vers 16h45, un homme est grièvement blessé à la jambe. Fracture ouverte du péroné, 45 jours d’ITT sont requis. Pour maître Gabriel Lassort, il s’agirait « a priori » d’une grenade de désenserclement :
« Nous n’avons pas encore le modèle exact. La grenade a très certainement été tirée avec l’utilisation d’une arme dite Cougar, considérée illégale par la politique du maintien de l’ordre. C’est en éclatant, avec des projectiles, que la grenade est venue occasionner une fracture ouverte de la jambe. »
« Il se déplace aujourd’hui en fauteuil roulant et ne sait pas encore s’il pourra remarcher normalement », précise l’avocat dans son communiqué. Une plainte a été déposée pour violences volontaires par personne dépositaire de l’autorité publique en réunion et avec arme ayant entrainé une infirmité permanente ou une mutilation.
« Un crime passible des assises »
« Si l’infirmité permanente est retenue, c’est un crime, susceptible de passer devant la cour d’assises », abonde l’avocat, qui appelle des témoins de la scène à se manifester (contact@lassort-avocat.fr).
Sollicité par Rue89 Bordeaux, le parquet de Bordeaux annonce ce jeudi en fin d’après-midi avoir saisi l’IGPN (inspection générale de la police nationale) suite à cette plainte.
La préfecture de la Gironde reconnaît elle de son côté « un blessé sans gravité avec plaie à la cheville et six blessés du côté des forces de l’ordre ».
« Ces deux citoyens qui exprimaient pacifiquement leur opposition à la politique actuelle du gouvernement espèrent pouvoir compter sur l’autorité judiciaire, garante des libertés individuelles, pour que les responsables de leur arrestation arbitraire et de leurs graves blessures soient rapidement identifiés et condamnés », affirme Me Lassort.
Chargement des commentaires…