Pour éviter la propagation d’un incendie, il faut « pouvoir intervenir à feu naissant », rappelle Jean-Luc Gleyze :
« C’est comme une crise cardiaque, le 1er quart d’heure est fondamental, si on n’agit pas rapidement c’est foutu. La vraie réponse aujourd’hui aux besoins des pompiers, ce sont des moyens aériens sur site en complément des moyens terrestres du SDIS. »
Le président du Département de la Gironde, qui s’exprimait ainsi ce lundi lors d’une conférence de presse en amont de la plénière du conseil, le martèle donc depuis le 13 juillet 2022, jour du déclenchement des incendies de Landiras et La Teste-de-Buch : un ou plusieurs Canadair « doivent être stationnés en permanence, ou au moins pendant la période printanière et estivale ».
Deux bombardiers d’eau en Gironde ?
Actuellement, les moyens français aériens de lutte contre les feux de forêts sont tous basés sur l’aéroport de Nîmes-Garons – 12 avions Canadair et 6 Dash 8. Un parc ancien, qui nécessite d’immobiliser fréquemment les appareils, et qui ne sera pas accru prochainement.
Jean-Luc Gleyze a rapporté des déclarations des pilotes de ces bombardiers d’eau, selon lesquels deux Canardair sont désormais réparés et pourraient être mis à disposition de la Gironde. Le président du Département espère des annonces favorables en ce sens du gouvernement.
Elles auraient pu être faites lors de la visite à La Teste-de-Buch des ministres Gérald Darmanin (intérieur), Christophe Béchu (écologie) et Marc Fesneau (agriculture), prévue le vendredi 23 mars et reportée à cause du mouvement contre la réforme des retraites.
« Les pyromanes courent toujours »
Des informations sont aussi attendues quant à l’implantation d’une unité d’intervention et d’instruction de la Sécurité civile (UISSC) en Nouvelle-Aquitaine (il en existe trois en France), composée de 300 militaires. Jean-Luc Gleyze la voudrait en Gironde – Libourne est candidate – ou dans les départements voisins :
« Cette unité a vocation à être présente sur le territoire et nous défendons avec nos collègues des Landes et du Lot-et-Garonne son arrivée dans le massif des Landes de Gascogne ou à proximité ».
A Rue89 Bordeaux, la préfecture de la Gironde indique être « toujours dans l’attente des annonces nationales, qui doivent être faites par le ministère de l’intérieur ». Pour Jean-Luc Gleyze, il y a urgence :
« La situation climatique en ce début de saison des feux est plus inquiétante qu’au printemps dernier. Le niveau d’eau est remonté grâce aux pluies des derniers jours mais il suffirait de trois semaines de sécheresse pour que cela baisse à nouveau. Et les pyromanes courent toujours : un des premiers feux qui s’est déclenché cette année l’a été avec trois allumages à des points divers. »
Responsabilité nationale
Or depuis l’été dernier, l’élu girondin retient une seule annonce concrète – 150 millions de crédits pour les SDIS -, insuffisante à ses yeux pour faire face à la hausse croissante des interventions :
« Une partie est plus ou moins engagée et le montant est relativement faible rapporté à chaque département : cela équivaut à 1,5 million pour chaque SDIS, soit le prix de trois camions de pompiers. Ce n’est pas à la maille des besoins que peuvent avoir certains départements, y compris Jura et le Finistère qui ont découvert que le risque incendie pouvait arriver chez eux. »
Jean-Luc Gleyze prévient que si les moyens ne sont pas réévalués et que de nouveaux mégafeux se déclenchent, « il y aura une responsabilité nationale dans la non prise en compte du risque incendie ».
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