Il est à 20h à Bordeaux et c’est la cacophonie devant la mairie. Environ 300 Bordelais ont répondu à l’appel national lancé par Attac au moment de l’allocution télévisée du président de la République. Casseroles et cuillères en main, les manifestants présents ont fait du bruit pour rendre inaudibles les propos d’Emmanuel Macron alors que le texte de la réforme des retraites a été promulgué ce week-end.
Lacrymo rue Sainte-Catherine
Un feu est allumé au centre de la place, quelques pétards fusent. Les esprits s’échauffent. Il est environ 21h, une manifestation sauvage se dessine. Environ 200 manifestants se dirigent cours Alsace-Lorraine. La foule est dense, des feux de poubelles sont allumés sur les voies du tram, des barricades se dressent.
Une incursion est tentée rue Sainte-Catherine, vite avortée par des gaz lacrymogènes. À l’angle de la rue des Bahutiers, forces de l’ordre et manifestants se font face. Des projectiles et des mortiers sont tirés en direction des policiers. Le cortège passe ensuite devant les terrasses de la rue Sainte-Colombe et de la place Fernand-Lafargue. De nouvelles grenades lacrymogènes dispersent la foule. L’air est irrespirable, les yeux brûlent. Des street medics pulvérisent du spray décontaminant à tout-va.
Dégradations
La suite se déroule cours Victor-Hugo. Les forces de l’ordre bloquent l’entrée du côté du cours Pasteur. Nouvelles barricades et feux de poubelles. Au milieu de la route, des automobilistes désorientés. Aux abords de la Grosse Cloche un feu est allumé devant les locaux qui abritaient récemment le Crédit Lyonnais. Les palets de lacrymogènes ne tardent pas à tomber, les manifestants courent en direction de Saint-Michel. Salve de gaz lacrymogènes dans une petite rue, le cortège se disperse en plusieurs petits groupes.
Regroupés aux Capucins, des manifestants tentent de mettre le feu au commissariat. « On fait comme à Rennes » lance l’un d’eux, en référence à un feu ayant touché un poste de police dans la ville bretonne le week-end dernier. Les forces de l’ordre répliquent avant et les manifestants rebroussent chemin vers la Victoire et le cours de la Marne. Des policiers de la BAC sont présents. Il est 22h passées et, cette fois, les manifestants semblent définitivement dispersés. « Et on n’est que lundi », souffle un street medic.
Dans un « bilan provisoire » publié à 23h30, la préfecture de la Gironde indique qu’aucun blessé n’est à déplorer. « Des contrôles d’identité ont été réalisés dans la perspective d’un déclenchement d’enquête après exploitation de la vidéoprotection », précise la préfecture. Jeudi 20 avril, les quatre syndicats représentatifs de la SNCF ont appelé à une journée de mobilisation, « étape de préparation » aux manifestations du 1er mai.
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