« Nous dénonçons vivement les menaces et tentatives d’intimidation dont Marine Tondelier et des élus de la République ont été victimes », affirme dans un communiqué Christine Seguinau, élue régionale de Gironde et coprésidente du groupe écologiste solidaire et citoyen à la Région Nouvelle-Aquitaine.
Ce 4 avril, le groupe indique avoir refusé de voter les aides accordées en commission permanente du conseil régional à la Chambre d’agriculture du Lot-et-Garonne. Un acte surtout symbolique, cette subvention représentant seulement un montant de 28 500 euros.
Motif : les propos tenus par le président de celle-ci, Serge Bousquet-Cassagne, et la Coordination Rurale 47, demandant à la secrétaire nationale d’EELV d’annuler sa visite dans ce département.
« Vous n’êtes pas la bienvenue »
« Vous n’êtes pas la bienvenue. […] Ne venez pas chez nous, ça va mal se passer ! », indiquait leur communiqué du 27 mars dernier.
Ce dernier dénonçait la participation de Marine Tondelier à la manifestation contre les mégabassines à Sainte-Soline – « Le malêtre paysan, c’est vous ! La guerre de l’eau, c’est vous ! ». La responsable du parti écologiste a tout de même maintenu sa venue dans le département, les mardi 28 et mercredi 29 mars, affirmant sur Twitter qu’ « un président de chambre d’agriculture n’a pas à intimider ni menacer une cheffe de parti ».
Le groupe écologiste au conseil régional dénonce des actes de dégradation survenus à la suite de cette visite. Lundi 3 avril, du purin a notamment été déversé sur le parvis de l’hôtel de ville de Nérac, dont le maire, Nicolas Lacombe, avait reçu la secrétaire nationale d’EELV mardi dernier.
Requête rejetée
Afin de justifier son refus de voter cette aides à la Chambre d’agriculture du Lot-et-Garonne, le groupe écologiste mentionne également la construction illégale du lac de Caussade, une retenue d’eau, par la Chambre et par son syndicat, la Coordination rurale 47. Le communiqué rappelle que le président de la Chambre d’agriculture avait été condamné en appel en janvier 2022.
« Ce lac combine tout ce qu’il ne faut pas faire en matière de préservation de la ressource en eau : le vol d’un bien commun, la destruction des milieux naturels, la promesse d’un assèchement durable du territoire… », souligne le conseiller régional de Gironde Vital Baude, dans le communiqué.
Malgré les arguments avancés par le groupe écologiste solidaire et citoyen, le président de la région Nouvelle-Aquitaine, Alain Rousset, a rejeté la requête des Verts.
Contexte tendu
Contactée, la Région affirme qu’il est nécessaire de distinguer le Président de la chambre, avec « la Chambre d’agriculture de Lot-et-Garonne, ses mandants (les agriculteurs du 47), ses collèges, son personnel, ses actions de développement agricoles ».
Ensuite, la Région questionne la pertinence de la requête du groupe écologiste, retournant même l’accusation contre la secrétaire nationale d’EELV, présente à Sainte-Soline le 25 mars dernier.
« Il est surprenant d’invoquer la loi quand on participe, par ailleurs en tant qu’élus, à des manifestations interdites qui dégénèrent en agressions physiques à l’égard des forces de l’ordre. Si l’on suit le raisonnement du groupe EELV de Nouvelle-Aquitaine, il faudrait aussi couper les financements aux associations environnementalistes qui ont participé à cette manifestation, comme l’Etat est en train de le faire. »
Ces propos s’inscrivent dans un contexte déjà tendu sur le sujet des méga-bassines. Lundi 27 mars, en séance plénière, le groupe écologiste a quitté la salle après que des élus de l’opposition de droite ont pointé du doigt la participation de certains élus EELV à la manifestation.
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