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La secrétaire d’État chargée de l’Écologie esquive la casserolade de Pessac

Bérangère Couillard était annoncée aux commémorations du 8 mai 1945 à Pessac. Une grosse soixantaine de manifestants s’est rendue sur place pour interpeller la secrétaire d’État par le biais d’une casserolade, mais la chargée de l’Écologie leur a posé un lapin.

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La secrétaire d’État chargée de l’Écologie esquive la casserolade de Pessac

« Même si Macron ne veut pas nous on est là ! » L’incontournable slogan gilet jaunesque a résonné à Pessac en ce 8 mai, journée de commémoration de la fin de la Seconde Guerre mondiale sur le sol européen. En marge de la cérémonie officielle sur le parvis de l’hôtel de Ville, une bonne soixantaine de citoyens se sont rassemblés, casseroles et ustensiles à la main, pour faire un maximum de bruit, manière de « manifester leur mécontentement » à l’égard de l’exécutif.

« Notre cible, c’est pas la cérémonie, c’est la secrétaire d’État », explique un manifestant.

Parmi les participants se trouvaient des membres d’organisations politiques et syndicales, assortis de gilets et drapeaux aux couleurs de Solidaires, de la CGT, de la CNT ou encore de Révolution Permanente.

Bérangère Couillard était « l’invitée d’honneur » de Pessac, avait prévenu la mairie le vendredi précédent. Mais en ce lundi, la secrétaire d’Etat auprès du ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires chargée de l’Ecologie était absente, préférant participer aux commémorations depuis Cestas, à quelques kilomètres de là, en compagnie de Frédéric Zgainski, son député suppléant à l’Assemblée nationale.

https://twitter.com/BCouillard33/status/1655523213495894016

« Elle a voulu éviter de provoquer davantage de perturbations », présume Frank Raynal, le maire de Pessac, prévenu la veille par le préfecture du faux bond ministériel.

Un comité d’accueil maintenu à l’écart

Malgré la défection de Bérangère Couillard, les manifestants se sont fait entendre. Les appels spontanés à la casserolade s’étaient multipliés en amont. L’association Attac ou encore Philippe Poutou avaient donné de l’écho à la mobilisation prévue.

La cérémonie officielle a débuté sur les coups de 11 h, place de la Ve-République, devant la mairie. Les forces de l’ordre ont maintenu les maestros du Téflon à une centaine de mètres, de l’autre côté de la rue, place de la Liberté-Samuel-Paty.

« On attend la fin de la cérémonie pour commencer la casserolade », explique un cégétiste.

Moins de deux minutes après le début du concert de casseroles, alors que la cérémonie se poursuivait au loin, les forces de l’ordre ont contraint les manifestants statiques à reculer vers le fond de la place, les éloignant encore plus de la commémoration. Au cours de la bousculade, des policiers ont arrachés quelques casseroles, ustensiles et drapeaux des mains de certains manifestants.

« Ils n’ont pas perturbé la cérémonie »

L’agitation au sein de la manifestation tranche avec l’atmosphère solennelle de la commémoration. Aux abords du monument aux morts, le tintamarre est discret, largement recouvert par les discours officiels et musiques joués par l’orchestre.

« Ils n’ont pas perturbé la cérémonie », commente Frank Raynal au terme de celle-ci.

« Le seul moment où on les a entendu, c’était pendant la sonnerie aux morts, la minute de silence et la Marseillaise », reprend l’édile. Il dénonce un comportement « ingrat, indigne, lamentable, minable ».

Le maire de Pessac estime que les manifestants ont « manqué de respect aux résistants ». Côté casserolade, les participants reprennent à leur compte la sémantique de la Résistance. « On est dans un État autoritaire où l’on ne peut pas exprimer notre mécontentement sans être secoué par la police. Mais aujourd’hui encore, la résistance existe face à ces dérives », plaide une syndicaliste.


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