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300 personnes mobilisées à Bordeaux contre la dissolution des Soulèvements de la terre

Plusieurs centaines de personnes se sont rassemblées ce mercredi 21 juin sur le parvis des Droits de l’Homme, à Bordeaux, afin de dénoncer la dissolution des Soulèvements de la terre, prononcée le matin en conseil des ministres. Et nombreux sont celles et ceux déterminé.e.s à continuer la lutte.

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300 personnes mobilisées à Bordeaux contre la dissolution des Soulèvements de la terre

« On ne dissout pas un soulèvement », rappellent quelques panneaux. « A bas l’État policier », scandent régulièrement les manifestants, dans un quasi recueillement lors de ce rassemblement, mercredi 21 juin sur le parvis des Droits de l’Homme à Bordeaux.

Le communiqué diffusé ce jour par les Soulèvements de la terre (SLT) après l’annonce de la dissolution du collectif écologiste en conseil des ministres, est lu par deux militantes des nombreux partis, syndicats et associations ayant appelé à ce rassemblement (France insoumise, NPA, EELV, LDH, CNT, ANV-Cop 21, Solidaires…).

Quatre comités en Gironde

Devant des centaines de personnes, dont de nombreux élus écologistes et Bordeaux en luttes, les organisateurs enchainent par la lecture d’une lettre de Serge, cet activiste récemment sorti du coma après avoir été touché à la tête par un tir (probablement de grenade) à Sainte-Soline, lors de la manifestation contre les mégabassines.

« Notre force n’a pas grand-chose à voir avec une histoire de champ de bataille, écrit ce dernier. Notre force, c’est notre nombre, notre place dans la société et le monde meilleur auquel nous aspirons. Contre les quelques organisations de dirigeants et de bureaucrates qui souhaiteraient nous ramener à la maison une fois leur place au soleil acquise sur notre dos, il nous faut mille façons de nous organiser à la base par et pour des solidarités concrètes. »

180 comités locaux des Soulèvements de la terre avaient spontanément vu le jour après l’annonce par le ministre de l’intérieur, Gérald Darmanin, de dissoudre ce « groupement de fait » – le collectif n’est pas une association structurée, mais une coalition de structures existantes et de militants. Motif : des violences matérielles lors d’actions des SLT (contre la cimenterie Lafarge à Marseille ou une exploitation de maraîchage industriel à Nantes) et la crainte que les ZAD essaiment.

4 comités sont créés en Gironde, mais ce mercredi ils ont préféré rester discrets, dans l’incertitude sur les risques encourus.

« Ne rien lâcher »

Laura (le prénom a été changé) arbore néanmoins une affichette « comité local Soulèvements de la terre ». La jeune femme est une membre d’un des groupes girondins, revendiquant une quarantaine d’inscrits. Elle juge « trop bien » que 300 personnes soient descendues dans la rue pour les soutenir.

« C’est un bon moment de convergence, on est en train de se connecter tous les uns avec les autres, car on lutte tous contre un monde ultralibéral qui vire à l’autoritarisme, il ne faut rien lâcher. »

Après avoir travaillé auprès de collectivités locales sur des projets d’aménagement, Laura ne pouvait « plus regarder le monde aller droit dans le mur sans rien faire ». Présente à Sainte-Soline, une manifestation qui l’a « impactée par l’énergie qu’elle a généré mais aussi la violence policière qu’elle a suscité », l’activiste écolo ne sait pas encore quelle sera la prochaine marche.

Alors que les avocats des SLT ont déposé un recours contre le décret de dissolution devant le Conseil d’Etat, et que plusieurs militants sont toujours en détention, le collectif maintient son plan d’actions, notamment les « 100 jours pour sécher » les projets d’accaparement des ressources en eau.

Ce mercredi devant le tribunal, Véronique, militante LFI, a également rappelé que les « Bordelais devront aller au delà des oppositions de principe et d’agir concrètement » s’ils souhaitent empêcher la réalisation d’un « grand projet inutile et imposé » comme la LGV Bordeaux-Toulouse-Dax.


#manifestations

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