La liste des projets financés par la Commission européenne indique une aide de 32,5 millions d’euros pour les études détaillées sur la construction des deux nouvelles lignes à grande vitesse Bordeaux-Toulouse et Bordeaux-Dax, « un des liens manquants pour compléter le Corridor Atlantique » au sein du réseau grande vitesse.
27,189 millions d’euros sont par ailleurs aiguillés vers les études préparatoires et les travaux pour les aménagements ferroviaires au sud de Bordeaux, soit « la remise à niveau de 12 kilomètres des voies existantes au sud de la gare Saint-Jean (…), première section de la nouvelle ligne à grande vitesse ».
Ces financements « s’ajoutent à ceux obtenus lors des appels à projet précédents, soit 11,1 M€ pour les aménagements ferroviaires au nord de Toulouse (AFNT), 9 M€ pour les AFSB et 19,1 M€ pour la ligne nouvelle, portant ainsi le total à près de 100 M€ », indiquent dans un communiqué les maîtres d’ouvrage du Grand projet ferrovaire du Sud Ouest (GPSO).
C’est deux fois moins qu’espéré : la France avait demandé 200 millions à l’Union européenne pour GPSO, dans le cadre des financements du mécanisme pour l’interconnexion en Europe, si l’on en croit les déclarations à Sud Ouest de Christophe Huau, qui suit la réalisation de GPSO à SNCF Réseau.
« Une priorité de l’Europe »
Mais ces sommes sont hautement symboliques. Alors que GPSO avait été écarté d’une précédente salve de financements du MIE, et laissait craindre que Bruxelles ne suive pas Paris sur ce coup, « l’Europe a confirmé ce jeudi son intention d’accompagner financièrement [sa] réalisation », se réjouissent dans un communiqué l’État, la Société du Grand Projet du Sud-Ouest (SGPSO), dont font partie 23 collectivités locales, et SNCF Réseau.
« Désormais, ce projet est pleinement reconnu dans les priorités de l’Europe en matière de développement d’infrastructures sobres, résilientes et performantes, déclare la présidente de la Société du GPSO, présidente de la Région Occitanie, Carole Delga. Cette annonce constitue une nouvelle étape déterminante dans la perspective d’engager les premiers travaux dès la fin 2023. »
Pour Pierre-André Duran, préfet coordonnateur du GPSO, cette décision « de retenir, dans un contexte de forte concurrence entre les projets en Europe, les deux dossiers déposés cette année (…) conforte la poursuite du projet selon le calendrier récemment confirmé par le gouvernement ». A savoir un lancement du chantier sans le décalage de deux ans préconisé par le Conseil d’orientation des infrastructures.
Loin des 3 milliards
On est encore très loin des 20% du coût global du projet par l’Europe, soit près de 3 milliards de Bruxelles espéré par le gouvernement, et indiqués noir sur blanc dans le plan de financement, attaqué en justice par les opposants au projet. S’ils ne sont pas à la hauteur, les contribuables seront appelés au secours, rappelle le CADE (collectif des associations de défense de l’environnement du Pays-Basque et du sud des Landes) :
« Les documents signés par les collectivités pour le financement prévoient qu’en cas de manquements ou d’augmentation des coûts, ce sont ces collectivités qui mettront la main à la poche, les impôts LGV ont connu une première vague cette année (ils seront augmentés tous les ans) mais ce qui attend les contribuables sera un tsunami. »
Mais l’Union européenne pourrait remettre au pot, dans le cadre de prochains appels à projet. Les résultats divulgués ce jour contiennent aussi de bonnes nouvelles pour les lignes régionales existantes : 9 millions pour des études sur le passage de la frontière, dont le tunnel du Somport, sur Pau-Canfran, et 27,3 millions d’euros pour les études et les travaux d’amélioration des 20,2 kilomètres de voies entre Dax et Bayonne.
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