La question n’a pas été débattue en conseil métropolitain, remplacée par un arrêté signé le 12 juin par Alain Anziani. Ce dernier acte un échange de parcelles pour l’implantation d’un centre de rétention administrative (CRA) à Mérignac à l’horizon 2025. Bordeaux Métropole cède à l’État la parcelle du Bioparc, tandis que l’État cède à la collectivité le terrain de Madran à Pessac, où il était initialement envisagé de le construire.
Ce vendredi matin, pourtant, les affiches et pancartes du collectif Anti-CRA étaient bien visibles devant l’Hôtel de Bordeaux Métropole, en marge du dernier conseil avant la pause estivale.
Pas de débat public
« La Métropole a fait le choix de rompre le débat public, mais c’est important de continuer à manifester notre opposition » décrit Pauline Racato, intervenante de la Cimade au CRA de Bordeaux :
« 140 places c’est le maximum légal, il y aura des zones hommes et des zones familles. Cette année, pour la 11e fois depuis 2012, la France a été condamnée par la Cour européenne des droits de l’Homme concernant l’enfermement des enfants qu’elle qualifie de traitement inhumain et dégradant. Ce n’est pas parce que l’État enferme plus qu’il expulse plus. Nous sommes dans une stigmatisation de plus en plus forte des personnes étrangères. »
« Le sujet n’est pas de savoir où l’on met le CRA, mais de se battre contre les CRA qui enferment des personnes qui n’ont commis aucun délit », tonne Laure Curvale, conseillère municipale EELV à Pessac, qui siège au Département et à la Métropole. Le groupe politique est membre du collectif Anti-Cra :
« Le nouveau CRA accueillera des familles et donc possiblement des enfants. Nous aurions préféré que la majorité de la métropole soit entièrement solidaire pour s’opposer de manière groupée à la politique migratoire du gouvernement et dise non au principe même d’un CRA, au lieu de faciliter le sale boulot de l’État. »
L’élue confirme que le terrain de Montbalon à Pessac, l’un de ceux d’abord pressenti pour l’implantation, reste propriété de l’État. La mairie souhaitait le racheter pour en faire un parc, or le coût, de plusieurs millions d’euros, freinerait son acquisition.
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