Bordeaux est la 18e ville la plus inégalitaire de France. C’est le constat dressé par l’Observatoire des inégalités, qui publie mardi 18 juillet son palmarès des 20 villes françaises de plus de 20 000 habitants les plus inégalitaires en termes de revenus. Quatorze de ces vingt villes se trouvent en région parisienne, Neuilly-sur-Seine (Hauts-de-Seine) arrivant en tête du classement, suivi par Paris.
Derrière Thionville (Moselle), Annemasse (Haute-Savoie) et Saint-Louis (Haut-Rhin), Bordeaux est la quatrième ville la plus inégalitaire hors Île-de-France. On y relève un rapport de 4,4 entre le revenu minimum des 10 % les plus aisés – 4005 € par mois – et le revenu maximum des 10 % les plus modestes – 913 € -, ce qui correspond à un écart de 3092 €.
En France métropolitaine, ce rapport est de 3,4 pour un écart de 2334 €. A Neuilly, il est de 7,9 pour 8550 € d’écart.
D’autres villes de Gironde figurent dans le classement de l’observatoire, mais cette fois parmi les 20 villes les moins inégalitaires : Saint-Médard-en-Jalles et Villenave-d’Ornon, avec un rapport plutôt faible (2,8) entre les 10% les plus riches et les 10% les plus modestes.
Et au niveau des quartiers de Bordeaux ?
Rue89 Bordeaux s’est procuré le détail des données concernant ces inégalités à l’échelle des quartiers de Bordeaux. Ainsi, Villa Primerose-Parc Bordelais-Caudéran est le quartier le plus inégalitaire, avec un écart de niveau de vie entre les 10% les plus pauvres et les 10% les plus riches de 3796 €. Bacalan est le quartier le « moins » inégalitaire avec un écart de 2148 €.
Il ressort également de ces données que le niveau de vie maximum des 10 % les plus pauvres est le plus faible dans le quartier Capucins-Victoire (666 €), avec un écart de richesse avec les 10% les plus aisés de 2505 €.
Prudence sur les chiffres
L’Observatoire invite toutefois à la prudence dans la lecture de ces chiffres, notamment parce que des villes de 20 000 habitants sont comparées à Paris qui en compte plus de deux millions. De même, ces données peuvent masquer des disparités territoriales : certaines villes sont isolées, quand d’autres sont des banlieues riches ou pauvres de grandes agglomérations.
L’observatoire précise aussi que les inégalités peuvent être « par le haut » c’est-à-dire qu’une « partie de leur population pauvre est partie faute de pouvoir se loger en raison d’une offre de logement social limitée », là où d’autres villes sont inégalitaires « par le bas » car elles comptent davantage de populations précaires – à l’instar de Bordeaux, qui attire toujours des habitants modestes.
Il faut noter que des inégalités de revenus « s’expliquent parce que certaines de ces grandes villes abritent les populations les plus riches ». En effet, si Neuilly-sur-Seine est la ville la plus inégalitaire, elle reste également la ville la plus riche de France.
Chargement des commentaires…