La mesure avait provoqué l’ire d’automobilistes. Jeudi 15 juin, en vue de la Fête du vin privatisant les quais à Bordeaux, 800 mètres de voies cyclables temporaires ont été ouvertes pour permettre aux piétons d’emprunter les pistes permanentes. Les voitures devaient ainsi se contenter d’une seule file dans les deux sens de circulation.
Cet aménagement prendra fin prochainement, annonce la mairie dans un communiqué :
« A l’issue des interventions sur la voirie au plus tard jeudi 13 juillet, les cyclistes devront utiliser la piste cyclable bordant les quais et les véhicules motorisés pourront de nouveau utiliser les 4 voies de circulation de la chaussée principale ».
Le maire de Bordeaux en avait préalablement informé les habitants lors du conseil de quartier du centre-ville, comme le rapporte Sud Ouest.
Dans le communiqué de la mairie, Pierre Hurmic « remercie tous les automobilistes qui ont adapté leurs trajets ou choisi d’autres modes de déplacement ainsi que celles et ceux qui ont fait preuve de patience dans les situations de congestion ». Il « remercie également les cyclistes et usagers des voies de leurs retours d’expérience ».
Trafic automobile en baisse
« Le fait qu’il y ait eu des ralentissements côté voitures, tout le monde le savait », explique Didier Jeanjean, adjoint au maire chargé de la nature en ville et des quartiers apaisés, qui reconnaît un aménagement « assez handicapant » pour les automobilistes.
Les bouchons ont en effet provoqué des allongements de temps de parcours conséquents, allant jusqu’à 20 ou 30 minutes supplémentaires dans le sens sud-nord la première semaine de l’expérimentation, pour passer à 13 minutes la troisième semaine. Dans l’autre sens, les automobilistes ont dû patienter entre 15 et 6 minutes. Des baisses liées aux reports de trafic :
« Les données recueillies révèlent une réduction au fil des jours du nombre de véhicules de 25% à 44% aux heures de pointes sur la portion centrale des quais. Le trafic a également été diminué de 35% par rapport à la même période en 2022 entre le pont Chaban-Delmas et le pont Simone-Veil », observe la Ville dans un communiqué.
« Point d’étape »
« Un point d’étape » devait être fait au moment du Tour de France, alors que 12 000 vélos passent chaque jour sur les quais :
« Nous avons mis en œuvre cette expérimentation pour pouvoir protéger les flux de piétons et de cyclistes pendant la fête. Nous avons profité de cet aménagement pour analyser les impacts et collecter des données. Aujourd’hui, nous en avons assez pour ne pas prolonger. En trois semaines, la courbe du temps de congestion n’a cessé de chuter. »
« Dans notre vision politique de la ville, nous ne souhaitons plus que des événements de cette sorte ne tiennent plus compte des vélos et des piétons », complète Didier Jeanjean.
La déviation sera donc reconduite « chaque année » lors de la Fête du vin ou d’événements similaires. Autre « enseignement » tiré de l’expérimentation : le conflit d’usages au niveau du miroir d’eau. Une étude est lancée afin « d’aménager une infrastructure vélo pour mettre fin à ce goulot d’étranglement ».
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