Média local avec zéro milliardaire dedans

La deuxième aire de grand passage de Bordeaux Métropole ouverte aux gens du voyage à Artigues

Bordeaux Métropole a inauguré ce mardi 11 juillet à Artigues-près-Bordeaux une aire qui permettra d’accueillir de mai à septembre, à l’occasion des itinérances estivales, entre 50 et 200 caravanes. Avec l’ouverture du site de Mérignac, prévue à la fin de l’été, la métropole sera en conformité avec le Schéma départemental d’accueil et d’habitat des gens du voyage pour ce qui concerne les aires de grand passage.

Cet article est en accès libre. Pour soutenir Rue89Bordeaux, abonnez-vous.

La deuxième aire de grand passage de Bordeaux Métropole ouverte aux gens du voyage à Artigues

C’est un vaste terrain nu de 4 hectares, au bord de la rocade, en face de l’incinérateur de Cenon et sous une ligne à haute tension. La barrière d’accès n’est pas encore installée, tout comme l’ensemble des points d’eau et d’électricité pour les 50 à 200 caravanes qui pourront séjourner ici.

Malgré ce cadre peu bucolique, l’inauguration de cette aire de grand passage, la deuxième de la métropole après celle de Tourville, à Bordeaux, a été unanimement célébrée par les officiels présents ce mardi matin à Artigues-près-Bordeaux, dont Stéphane Couget, représentant de l’AGP (association grand passage) :

« Elle est idéalement placée, proches de la ville et des infrastructures de transport, contrairement à d’autres aires proches de stations d’épuration ou de lignes de chemin de fer. Nous avons été associés à sa conception, et c’est important pour vérifier notamment que les débits d’eau et d’électricité soit suffisants, et ne provoquent pas d’incendies. »

« Vie de galère »

Les groupes de gens du voyage doivent préalablement réserver auprès d’un coordinateur des aires de grand passage en Gironde, puis verser une caution (de quelques centaines d’euros par groupe) et louer les emplacements (une vingtaine d’euros par semaine et par caravane. Pour le pasteur Stéphane Couget, la création d’une telle aire limite les installations sauvages :

« Quand les communes se dotent d’aires, il n’y a plus de problème avec les gens du voyage. Ils en ont marre d’une vie de galère, où ils finissent par se poser à des endroits où ils n’ont pas le droit et se prennent des amendes. »

Alain Garnier, maire d’Artigues, rappelle que quatre installations illicites de ce genre sont en cours sur sa commune, générant quelques tensions « que la population artiguaise a de plus en plus de mal à accepter ». Aussi, l’élu et Alain Anziani, président de Bordeaux Métropole, ont mutuellement salué le « courage politique » de leur collègue dans leur détermination à créer cet équipement « impopulaire », et représentant un investissement de 3,4 millions d’euros.

Entrée de l’aire de grand passage d’Artigues-près-Bordeaux Photo : SB/Rue89 Bordeaux

« 12 ans après le premier Schéma départemental d’accueil et d’habitat des gens du voyage, nous allons enfin réussir à le respecter », souligne le maire de Mérignac, qui ouvrira à la fin de l’été dans sa commune la troisième aire de grand passage que la métropole est tenue de disposer :

« Comment faire pour dire aux gens du voyage qu’ils ne respectaient pas la loi en occupant illicitement des terrains quand nous même ne nous conformions pas aux règles ? Nous devons respecter aussi leurs conditions de vie, en leur donnant la possibilité de mener leur existence comme ils l’entendent. »

900 places à créer

Les communes qui respectent leurs obligations de créations de places pour les gens du voyage – en aires d’accueil ou de grand passage et en terrains familiaux –, bénéficient en outre d’une procédure simplifiée d’évacuation par les forces de l’ordre des terrains squattés, rappelle Etienne Guyot, préfet de Gironde. Une procédure à laquelle peut désormais avoir recours Artigues, contrairement à d’autres communes.

Alain Anziani a dénoncé « les comédies » jouées par certaines mairies, qui « ont d’abord dit oui à la création d’une aire d’accueil, avant de faire voter contre leur conseil municipal, pourtant pas tenu d’être consulté ». Un tacle adressé à Pessac sans la nommer : arguant de l’hostilité des riverains, la troisième ville du département a en effet rétropédalé sur l’ouverture d’une aire de 20 emplacements, proposant d’autres terrains à la métropole.

Cette aire de Pessac, si elle voit le jour, ainsi que celle prévue à Bordeaux, à Brazza, complèteraient le schéma pour ce qui est de la métropole. Au total, la Gironde doit encore créer 6 aires d’accueil, pour 160 places au total, 4 aires de grand passage comportant 700 places – un objectif presque atteint –, et 146 places dans des terrains familiaux. Sur ce point, le département est encore loin du compte.


#gens du voyage

Activez les notifications pour être alerté des nouveaux articles publiés en lien avec ce sujet.

Voir tous les articles

À lire ensuite


Photo : DR

Partager
Plus d'options
Quitter la version mobile