Depuis 2009, Bordeaux Métropole enregistre ainsi chaque jour 20% de déplacements en voiture en moins – 1,2 million actuellement soit 46% des déplacements. La part modale de la voiture a baissé de 13 points depuis 2009, de trois points depuis 2019, où le seuil symbolique des 50% avait été passé.
Cette marche arrière (de 9% à l’échelle de la Gironde) est un des grands enseignements de l’enquête mobilité réalisée entre septembre et décembre 2021 (hors vacances scolaires) par l’A’Urba auprès de 11 575 ménages, soit 17022 personnes de 542 communes dans le département, mais aussi dans les Landes-Grands lacs.
Elle se vérifie également chez les Girondins vivant en dehors de la métropole, avec une baisse de 4%, pour près de 1,8 million de trajets en auto, soit 71% des déplacements. Et cela se mesure dans le taux de motorisation : on compte 987 000 voitures dans tout le département, soit 1,3 voiture par ménage, contre 1,4 en 2009. 37% des ménages Girondins ont deux voitures ou plus, contre 45% en 2009 ; 16% n’en ont aucune (+3 points), ce qui est le cas de 23% des métropolitains
+124% pour le vélo
Les alternatives progressent hors métropole : +2% pour la marche (18%), +1% pour les transports en commun (5%). Sauf le vélo, qui a reculé de 4 points pour représenter seulement 2% des trajets effectués hors métropole, situation qui devrait évoluer avec les plans lancés par de nombreuses communes du département.
Comme le montrent tous les indicateurs, l’utilisation de la bicyclette a en revanche explosé depuis 2009 dans la métropole bordelaise : +124%, soit 212000 trajets quotidiens, et 8% de part modale.
Celle-ci devrait encore progresser – l’objectif de Bordeaux Métropole est d’atteindre les 18% – avec notamment le déploiement du Réseau Vélo Express, la démocratisation du vélo électrique, et le fait que 78 % des déplacements des métropolitains (61 % de ceux des non métropolitains) font moins de 5 km. font moins de 5 km.
Le shopping, premier motif de déplacement
Avec 30% des déplacements (+7 points par rapport à 2009), soit 773000 par jour, la marche reste en 2e position des modes préférés, devant les transports en commun – 13%, soit 3 points de plus qu’en 2009, quelques années après le retour du tram à Bordeaux.
Au rang des déceptions, la part du covoiturage reste stable depuis 15 ans, avec 1,3 personne par véhicule, et même 1,1 pour ce qui concerne les trajets liés au travail. L’enquête mobilité nous apprend d’ailleurs que ce dernier ne représente que 20% des motifs de déplacements, derrière les achats (23%).
L’ensemble des déplacements « obligés » (travail, école, crèche et université) représentent 31% des 5,1 millions de déplacements quotidiens en Gironde (5,2 millions avec le secteur des Landes-Grands Lacs). Ce total est en légère hausse (+2,3 %) depuis 2009, mais l’évolution « est relativement faible au regard de la hausse démographique enregistrée sur la même période au sein du département » (+15 %, 750 000 habitants en 2010, contre 820 000 en 2020), peut-on lire dans l’étude.
En marche vers la démobilité ?
« Il y a ici sans doute des explications conjoncturelles liées au contexte sanitaire (encouragement au télétravail, existence du passe sanitaire [pendant la période de réalisation de l’enquête]…) mais peut-être aussi des évolutions plus pérennes vers une moindre mobilité individuelle. »
Le nombre moyen de déplacements réalisé par jour et par personne a en effet sensiblement diminué : 3,4 aujourd’hui contre 3,9 en 2009. L’immobilité progresse de deux points, avec 13% de personnes interrogées n’ayant effectué aucun déplacement la veille de l’enquête, quand l’hypermobilité recule : la part des Girondins réalisant plus de 5 déplacements par jour passe de 32% à 27%.
Si les métropolitains parcourent chaque jour moins de kilomètres que les autres habitants du département – 26km contre 39 – ils passent 8 minutes de plus chaque jour à se déplacer (77 minutes). Un Girondin moyen effectue 33 kilomètres par jour, ce qui ne s’invente pas.
Chargement des commentaires…