Média local avec zéro milliardaire dedans

SOS Méditerranée à Bordeaux : « Une journée en mer coûte 24 000 euros »

Jeudi 14 septembre le musée d’Aquitaine a accueilli une « grande soirée de mobilisation pour le sauvetage inconditionnel en mer ». Élus et collectivités locales de gauche ont réaffirmé leur soutien à l’ONG, dont les opérations de secours sont entravées par le gouvernement italien d’extrême droite.

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Crédits : Anthony Jean/ SOS Méditerranée

Depuis février 2016, 38 847 personnes en détresse ont été secourues en mer par SOS Méditerranée. « Et ce chiffre n’est pas prêt de rester figé » a commenté Sophie Beau, cofondatrice de l’ONG, jeudi 14 septembre au Musée d’Aquitaine devant un parterre d’élus. Une « grande soirée de mobilisation pour le sauvetage inconditionnel en mer » y était organisée en partenariat avec la Ville de Bordeaux et six autres collectivités de la région : le Département de la Gironde, Poitiers, Bègles, Floirac, Cenon et Melle.

La table-ronde était animée par la journaliste Cécile Martelet qui a effectué un reportage à bord de l’Ocean Viking en avril dernier. Catherine Wihtol de Wenden, chercheuse au CNRS, a également apporté un éclairage géopolitique à la problématique des migrations.

Une table-ronde était organisée au Musée d’Aquitaine Photo : VB/Rue89 Bordeaux

« Le soutien est crucial »

En janvier 2023, suite à l’arrivée de l’extrême droite au pouvoir, l’Italie a adopté un décret visant les ONG de sauvetage en mer. Il prévoit la fin des opérations de secours « simultanées ». À chaque embarcation secourue, un port de débarquement est attribué au navire secouriste. Les navires humanitaires doivent les rallier sans délai, sous peine d’amende.

En août dernier, l’Ocean Viking a secouru 272 personnes au large de la Libye. Les autorités italiennes ont alors fixé le port de débarquement à Gênes, à 1 600 kilomètres au nord, soit cinq jours de navigation.

Un cadre législatif qui affaiblit les ONG en Méditerranée (sans compter les jours d’immobilisation des navires) et impacte leurs ressources, dans un contexte d’inflation. « Une journée en mer, à bord de l’Ocean Viking, coûte 24 000 euros. Le soutien est crucial », a rappelé Sophie Beau.

La Ville de Bordeaux est adhérente à la plateforme SOS Méditerranée depuis 2020, le Département de la Gironde depuis 2022. Pour l’heure, dans la région bordelaise, seulement des mairies de gauche ou écologistes y figurent. « Il y a nécessité à convaincre des maires du centre et de droite, j’en connais qui seraient prêts à s’engager » a réagi le maire de Bègles, Clément Rossignol Puech.

1er et 2 octobre : Journées SOS Méditerannée au Rocher de Palmer. Conférences, ateliers, théâtre et concerts. Renseignements sur ce lien


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