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Lycéenne moldave à Bordeaux, soignée pour un cancer mais menacée d’expulsion

Scolarisée en terminale, Ana-Maria Baciu est arrivée à Bordeaux en 2019 pour des raisons médicales. Elle est en attente d’une régularisation tandis que sa mère est sous le coup d’une obligation de quitter le territoire français. Une pétition est lancée.

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Lycéenne moldave à Bordeaux, soignée pour un cancer mais menacée d’expulsion
Ana-Maria Baciu, 18 ans, scolarisée à Magendie et sous le coup d’une OQTF (VB/Rue89 Bordeaux)

La mobilisation se poursuit au lycée Magendie pour Shenaya Fernando Onel, lycéenne srilankaise menacée d’expulsion. Les élèves, leurs parents et enseignants, se sont réunis ce jeudi 5 octobre pour la soutenir et aussi alerter sur le cas d’une autre jeune menacée d’expulsion.

« Avoir une vie normale »

Ana-Maria Baciu est arrivée en France en 2019 avec sa mère, Aurélia Pospecu. Atteinte d’une tumeur cancéreuse au cerveau, la jeune femme ne peut être soignée dans son pays d’origine :

« Les médecins là bas m’ont donné trois mois à vivre. Nous sommes arrivées à Bordeaux car nous y connaissions un ami. J’ai été prise en charge à l’hôpital Pellegrin. »

À leur arrivée en France, Ana-Maria Baciu et sa mère font une demande d’asile. Elles vivent dans un CADA pendant un an. Les demandes d’asile sont rejetées. Ana-Maria Baciu doit être suivie régulièrement et effectuer des IRM. Sa mère, elle, a été embauchée en CDI dans le secteur de la grande distribution.

Elles sont aujourd’hui hébergées par le Diaconat. Ana-Maria espère être régularisée afin de poursuivre ses études en France :

« Depuis que je suis ici, nous n’avons eu que des solutions d’hébergement temporaires. Je voudrais avoir une vie normale et de la stabilité. Je souhaite étudier les sciences politiques et les relations internationales. »

Rassemblement de soutien aux deux lycéennes menacées d’expulsion à Magendié Photo : VB/Rue89 Bordeaux

Droit à l’éducation

Sandrine Nebout, sa professeure de français à l’unité pédagogique pour élèves allophones arrivants (UPE2A) à Magendie, s’insurge :

« C’est une jeune fille pleine de volonté. Elle a appris le français à l’hôpital rien que pour comprendre ce qui se dit sur son cas. Elle sort d’une expérience traumatisante et elle est rassurée à l’idée de vivre en France, d’apprendre et d’envisager un avenir et une nouvelle vie. »

« Le droit à l’éducation est fondamental », ajoute Adeline Masson, membre de la FCPE (fédération des parents d’élèves), qui décrit une « situation aberrante ». À l’instar des professeurs membres du comité de soutien, elle évoque une « égalité des chances » mise à mal par les procédures d’expulsion :

« Ana-Maria est scolarisée et se projette ici, elle a développé des attaches stables. Comme pour Shenaya, l’OQTF est une décision qui vient rompre l’intégration et créer de l’instabilité. »

Votée lors d’une AG réunie ce jeudi, un nouveau rassemblement de soutien aux deux lycéennes est prévu lundi 9 octobre, à 10h, devant les grilles de Magendie. De son côté, la Préfecture n’a pour l’instant pas répondu à notre sollicitation.

Contactée, la préfecture de Gironde confirme la délivrance d’une OQTF pour Aurélia Pospecu, suite au rejet d’une demande d’asile et d’un tire de séjour. Elle a fait appel de la décision devant la cour administrative d’appel. Quant à Ana-Maria Baciu, une « demande étranger malade et une demande de régularisation au titre de l’admission exceptionnelle au séjour » ont été déposés au même moment que sa mère. « Les dossiers sont en cours d’instruction », indique la préfecture.


#droit des étrangers

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