Au conservatoire de Mérignac, les équipes pédagogique, administrative et technique seront en grève ce mercredi 18 octobre, « car les choix de gestion reflètent l’absence de considération pour les agents, leurs conditions et leur qualité de vie au travail », précise leur communiqué.
Les agents se plaignent de la précarité et réclament des « emplois pérennes, [une] reconnaissance de l’évolution de carrière, [et des] primes ». Ils demandent des « meilleures conditions de travail et d’accueil des élèves », ainsi que « la reconnaissance de leur expertise pédagogique et de l’innovation mise en place en faveur de l’accueil de tous les usagers, notamment des publics empêchés, éloignés des pratiques artistiques liées à la musique, à la danse, au théâtre et aux arts plastiques ».
« Mise au pas des enseignants artistiques »
Dans une lettre adressée à Alain Anziani, les représentants des deux syndicats formulent une liste de revendications. Parmi celles-ci, ils demandent au maire de Mérignac la « CDIsation des agents contractuels » ; deux d’entre eux « enchainent les CDD » selon un porte-parole.
Ils réclament également des financements pour des « travaux d’aménagement répondant aux besoins en termes de pratiques pédagogiques et de restitution scénique », ainsi qu’un « parc instrumental à destination des enseignants pour que ceux-ci n’aient plus à utiliser leur instrument personnel ».
Le même porte-parole décrit à Rue89 Bordeaux des locaux mal ventilés et mal isolés, avec des températures ayant atteint cet été plus de 30 °C dans une salle de cours : « Les élèves se sentent mal, Les professeurs aussi. »
« Nous avons un millier d’élèves pour une quarantaine de professeurs. Nous sommes sur quatre sites dont un qui a bénéficié d’une extension il y a deux ans et on est déjà en sous capacité. L’employeur nous demande de faire toujours plus mais les locaux ne suivent pas. »
L’intersyndicale considère que partout en France « les services d’enseignement artistique, les écoles de musique et de danse, les conservatoires sont mis en difficulté ». Elle regrette que « le financement de ces structures [soit laissé] aux bons soins des collectivités locales qui, pour leur part, sont nombreuses à rechercher en premier lieu l’économie et en second lieu la mise au pas des enseignants artistiques ».
Avec cette grève, « on fait les choses à l’envers »
« Je trouve dommage d’engager un mouvement social avant d’entamer un dialogue », répond Vanessa Fergeau-Renaux, adjointe à la culture de Mérignac contactée par Rue89 Bordeaux. Celle-ci affirme que le cas d’un des agents en CDD « est étudié et une solution est envisagée d’ici la fin de l’année ».
« Nous avons pris connaissance via ce préavis des doléances, qui sont légitimes par ailleurs. On fait les choses à l’envers alors que nous avons toujours privilégié l’échange pour résoudre les problèmes. Cependant, on a déjà identifié des pistes de travail et on recevra les représentants syndicaux vendredi pour en parler. »
L’élue défend « un bel équipement et un enseignement de qualité », « historiquement réparti sur 4 sites ».
« Nous voulons que l’ensemble des enfants de la ville de Mérignac aient des activités artistiques à proximité. Nous allons mettre en place un groupe de travail pour l’organisation, le fonctionnement et l’usage des locaux. »
Avec les lois des 7 janvier et 22 juillet 1983 et la répartition des compétences avec la décentralisation, de nombreuses communes se sont dotées de conservatoires avec des classes de musique. Plusieurs schémas d’orientation pédagogique ont suivi pour en définir les missions. Celui de Mérignac est « un conservatoire historique de la Métropole » reconnait un représentant syndical qui demande à « mettre le bon professionnel, devant le bon public, dans de bonnes conditions de travail ».
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