Média local avec zéro milliardaire dedans

Les paquebots de croisière ont « un impact faible » sur la qualité de l’air à Bordeaux

Une étude de l’agence Atmo Nouvelle-Aquitaine, l’observatoire qui surveille la pollution atmosphérique, confirme que celle mesurée sur les quais de Bordeaux provient massivement du trafic automobile et non des navires.

Cet article est en accès libre. Pour soutenir Rue89Bordeaux, abonnez-vous.

Les paquebots de croisière ont « un impact faible » sur la qualité de l’air à Bordeaux

« L’impact des paquebots maritimes et fluviaux est faible sur la qualité de l’air dans les quartiers aux abords du port. Les émissions urbaines, notamment le trafic routier et le chauffage au bois, sont les principales sources de pollution auxquelles sont exposées les populations. »

C’est la conclusion principale de l’étude que vient de publier l’Atmo Nouvelle-Aquitaine, à l’issue d’une campagne de mesure de 12 mois menée entre 2022 et 2023. Les données de cet observatoire de référence sur la pollution atmosphérique confirment ainsi les enseignements d’une première étude réalisée en 2018.

Stations de mesure de la qualité de l’air de l’Atmo Photo : WS/Rue89 Bordeaux

Une pollution plutôt en baisse

Dans le détail des principaux polluants observés, ce nouveau rapport relève en effet que les concentrations de dioxyde d’azote (NO2) sont, en période sans escales de navires, « du même ordre de grandeur ou supérieures à celles mesurées en période avec escales, le trafic routier étant la principale source de NO2 dans ces zones ».

Si les mesures de la station mobile « Port de Bordeaux » sont très légèrement supérieures à celles de la station de fond « Grand Parc », elles sont « bien inférieures à celles de la station d’influence trafic “Gautier” (sur les boulevards au niveau du cimetière de la Chartreuse) ».

Elles sont en outre « inférieures à celles relevées pendant la campagne 2018, sur la même période ».

« Cette diminution s’explique par une baisse de pollution en NO2 observée globalement sur Bordeaux Métropole, liée pour partie à une baisse du trafic routier et au renouvellement du parc automobile, peut-on lire dans l’étude de l’Atmo. L’électrification des embarcadères Albert-Londres et Ariane, accueillant les croisières fluviales, ont pu participer à diminuer la pollution en NO2. »

Les seuils de l’OMS pas respectés

Les niveaux de NO2 mesurés restent « bien inférieurs au seuil règlementaire en moyenne annuelle de 40 μg/m3 ». Toutefois, sur 9 des 12 points de mesure, ils dépassent pendant la période d’escale le seuil annuel recommandé par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) de 10 μg/m3. La station du port ne dépasse toutefois ce seuil « que » 45 jours par an, contre 250 jours sur les boulevards.

Navires de croisière en escale à Bordeaux à la fin de l’été 2023 Photo : SB/Rue89 Bordeaux

Ce même phénomène est également observé pour les particules fines (PM10 et PM2,5) : les seuils réglementaires sont respectés, pas les recommandations OMS, mais elles ne le sont pas non plus sur les stations fixes du réseau d’Atmo Nouvelle-Aquitaine.

Les seuils réglementaires et les recommandations de l’OMS sont en revanche respectés pour ce qui concerne les concentrations de dioxyde de soufre mesurées sur le Port de Bordeaux, relève l’Atmo.

Des pics en dehors des escales

« Quelques pics sont concomitants à une période d’escale avec des vents provenant des quais P124 et P127. Ils restent toutefois très ponctuels, largement inférieurs au seuil horaire règlementaire et les concentrations diminuent rapidement. Les concentrations sont légèrement supérieures à celles relevées pendant la campagne 2018, sur la même période, mais restent très faibles. »

« Surtout, la plupart des pics apparaissent en dehors des périodes d’escales, ce qui signifie qu’ils sont engendrés par d’autres sources », souligne dans un communiqué Bordeaux Métropole.

Celle-ci rappelle toutefois qu’elle travaille avec le Port de Bordeaux à des « initiatives innovantes visant à réduire l’empreinte écologique, notamment l’électrification des pontons », pour alimenter les bateaux fluviaux, et le « développement de l’hydrogène en tant que source d’énergie alternative » pour diverses applications portuaires.


#Atmo

Activez les notifications pour être alerté des nouveaux articles publiés en lien avec ce sujet.

Voir tous les articles
Partager
Plus d'options
Quitter la version mobile