Média local avec zéro milliardaire dedans

Un habitant de Bordeaux Métropole sur quatre rame avec les démarches en ligne

En 2023, l’Observatoire métropolitain des inégalités numériques a mené une grande enquête auprès de 5000 habitants, relevant une proportion élevée d’illectronisme et soulignant le rôle des aidants.

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Un habitant de Bordeaux Métropole sur quatre rame avec les démarches en ligne
cc/Pexels/Kampus Production

Prendre un rendez-vous médical, réserver un billet de train, payer ses impôts… Le passage au tout numérique pénalise un certain nombre d’habitants de la métropole de Bordeaux : 18% estiment que le numérique compliquent leurs activités au quotidien. 25% disent être en difficulté face aux démarches administratives en ligne. Par exemple, 20% ne se sentent pas capables de réaliser leurs opérations bancaires sur internet, et 18,4% se disent incapables de réaliser leurs démarches médicales.

Les premiers résultats de l’enquête de l’Observatoire métropolitain des inégalités ont été présentés, ce mercredi 18 octobre, dans le cadre de l’événement Digital Society Digital Cities, qui se déroule à la mairie de Bordeaux et au palais de la Bourse. Cet observatoire, porté par la collectivité et l’A’Urba, a été mis sur pied afin d’identifier les « facteurs de fragilité » dans le but d’orienter les politiques publiques.

Le « phénomène » des aidants

Réalisée en 2023, l’enquête a été menée auprès de 5000 habitants de la Métropole, « représentatifs » des 28 communes.

Ses résultats, consultables sur le portail Open Data de Bordeaux Métropole, concluent à l’importance du rôle des proches aidants numériques. Il s’agit d’un « impensé des politiques publiques » selon le rapport, alors que 75% des habitants de la Métropole aident leurs proches avec le numérique. Les acteurs majeurs de « l’aidance » sont les plus jeunes (moins de 30 ans), souvent autodidactes ou formés au numérique dans le cadre scolaire.

L’appel à un proche est ainsi le recours le plus cité en cas de difficulté face au numérique. Les aidants conduisent à « l’autonomie ». Les aidants sont responsables, pour près de 18%, de l’acquisition des compétences numériques.

Avoir un équipement n’est pas déterminant

Le taux d’équipement dans la métropole est élevé : 80% des personnes interrogées possèdent un ordinateur, 93% un smartphone. Seuls 2,7% des habitants n’ont aucun équipement numérique, peut-on lire dans la synthèse de l’enquête :

« Ceci conforte l’idée que la fracture numérique a changé de nature, et s’étend bien au-delà de la possession d’un équipement. »

Les personnes les plus impactées par les démarches numériques sont les seniors et les personnes en situation d’invalidité. Ces dernières « préfèrent déléguer ou souhaitent réaliser ces usages sans recourir à internet ». Seulement, ce sont ces personnes qui dépendant le plus de démarches numériques. Le champ administratif est celui dont l’usage apparaît comme le « plus complexe » :

« Ce que l’Observatoire ne dit pas, et que des études complémentaires rechercheront, tient à la perception des répondants : sont-ils réellement en difficulté, ou l’enjeu des démarches crée-t-il une appréhension supplémentaire qui explique ces déclarations de difficultés ressenties ? »

La facilité à réaliser des démarches en ligne est également corrélée au niveau de diplôme. « Plus les personnes ont un niveau de diplôme bas, moins elles se sentent compétentes, et plus elles préfèrent déléguer la réalisation des démarches en ligne », constate t-on dans la synthèse.


#fracture numérique

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Photo : Kaboompics/Pixabay

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