Et de deux ! La deuxième manifestation en soutien au peuple palestinien annoncée ce samedi 21 octobre 16h à la Victoire, est interdite par la préfecture de la Gironde.
« La persistance de la menace terroriste élevée ayant justifié le rehaussement au niveau maximal “urgence attentat” de la posture Vigipirate et la forte mobilisation des forces de l’ordre pour y faire face sur l’ensemble du territoire national, ne permettent pas de garantir un cortège maîtrisé et apaisé ainsi que l’absence de débordements », précise l’arrêté du préfet.
Les arguments avancés ne convainquent pas Tayeb El Mestari, président du Comité Action Palestine 33 à l’origine de cet appel. Selon lui, « cette nouvelle interdiction est incompréhensible [alors que] le droit de manifester est un droit fondamental ».
« La première fois [mercredi 11 octobre, NDLR], on nous avait dit qu’on n’était pas dans les délais et que le parcours de la manif passait trop prêt de la synagogue. Cette fois, on a déposé la déclaration dans les temps et le parcours va de la Victoire vers Saint-Michel en passant par le cours de la Marne. »
Trois membres entendus par la police
Comité Action Palestine 33 espérait surtout tirer bénéfice de la déclaration du Conseil d’État de ce mercredi. Celui-ci, après avoir rejeté le recours en urgence déposé contre la décision de Gérald Darmanin d’interdire tous les rassemblements pro-palestiniens, avait souligné qu’il ne peut exister d’interdiction générale fondée sur un ordre du ministre de l’Intérieur. Le Conseil d’État remettait aux préfets le soin de prononcer de telles interdictions selon les cas.
« Le préfet de la Gironde est sur la même ligne que Gérald Darmanin. Ça veut dire que l’État français prend fait et cause pour le gouvernement israélien qui massacre des civils à Gaza. »
Le Comité maintiendra-t-il le rassemblement ? « Nous allons transmettre la décision de la préfecture et chacun prendra sa décision en son âme et conscience », répond le président.
Ayant maintenu celui du 11 octobre malgré l’interdiction, trois membres de l’association ont été entendus par la police ce vendredi et le dossier aurait été transmis au parquet. La préfecture rappelle que le non-respect de l’arrêté « sera réprimé et puni de six mois d’emprisonnement et de 7500 euros d’amende ».
La préfecture a également interdit un rassemblement pour la libération de Georges Abdallah qui devait se tenir le même jour à l’appel de Solidaires33, l’Union juive française pour la paix (UJFP) et la fédération syndicale unitaire (FSU).
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