C’est la quatrième mobilisation à Bordeaux en un mois contre la loi immigration, votée à l’Assemblée le 19 décembre. Après deux manifestations des étudiants, notamment la semaine passée, le collectif ANTIFARA, né à la suite des attaques de l’extrême droite en juin 2022, relaye l’appel national de la Marche des solidarités.
Le cortège partira à 14h place de la Bourse. Il prendra ensuite la direction du quai de la Douane, pour remonter le cours Victor-Hugo et le cours Pasteur. La manifestation prendra fin place de la Victoire. Les organisateurs attendent entre 1000 et 2000 manifestants.
« Les digues ont sauté »
« C’est une résistance civique aux idées de l’extrême droite », a résumé Erwan Nzimenya, président de SOS Racisme 33, lors d’une conférence de presse du collectif ANTIFARA :
« Les digues ont sauté. Nous sommes sur des mesures phares de l’extrême droite : déchéance de nationalité, durcissement du droit du sol, réforme de l’AME… Qu’en est-il du barrage républicain auquel les électeurs ont participé depuis 2017 ? Il y a une porosité du camp présidentiel aux idées réactionnaires. »
Léa Lafaysse-Gonzalez, co-secrétaire d’EELV à Bordeaux, insiste sur l’impact local de la loi. En Gironde, sur les 1800 places d’hébergement d’urgence, environ 1000 sont occupées par des personnes sans-papiers :
« Le droit à l’hébergement d’urgence est un droit fondamental. Avec cette loi, ce droit est directement bafoué. Il s’agit de personnes aux parcours de vie déjà fracturés, avec des traumatismes liés à l’exil. Avec cette loi, elles peuvent être mises à la rue du jour au lendemain. »
Motion présentée à Bordeaux Montaigne
Du côté des étudiants, une motion sera soumise au vote au conseil d’administration de l’Université Bordeaux Montaigne, vendredi 12 janvier. « C’est la question de la défense d’un modèle d’université ouverte à tous et toutes sans discrimination et sans condition de nationalité », décrit Jahan Lutz, élu pour la liste Le Poing Levé :
« Nous sommes opposés aux trois mesures que sont la caution retour, les frais d’inscription différenciés et l’instauration de quotas pour les étudiants étrangers qui peuvent rester sur le territoire français. Nous demandons à l’université de ne pas les appliquer. »
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