« Aujourd’hui on s’attaque à un bâtiment emblématique », prévient Pierre Hurmic. Dans sa course pour atteindre les 41% d’autonomie énergétique en 2026, le maire de Bordeaux abat une carte de taille : la solarisation du toit de la base sous marine. Une surface de 25000 m2 pourrait être potentiellement exploité sur sa toiture de 40000 m2, et la Ville en espère au moins 9000 m2.
« Pour répondre à l’urgence climatique et au défi énergétique que nous nous sommes assigné, notre ambition repose sur l’installation de 60000 m2 de panneaux photovoltaïques à Bordeaux. La moitié est déjà déployée ou en cours de déploiement sur les toits des gymnases, des écoles, des parkings. »
Lors d’un point presse sur le toit de la Base sous marine (inaccessible au public), Pierre Hurmic, accompagné de sa première adjointe Claudine Bichet et son adjoint Laurent Guillemin, chargé de la rénovation énergétique des bâtiments municipaux, a présenté l’autorisation d’occupation temporaire (AOT), « pour l’installation, l’exploitation et la maintenance d’une ou plusieurs centrales photovoltaïques prioritairement en autoconsommation collective sur la toiture de la base sous-marine ».
Entente avec l’Unesco
L’AOT ne pourra excéder 30 ans à compter de la mise en service. Les candidats appelés à déposer leur offre avant le 19 avril prochain auprès de BMA (Bordeaux Métropole aménagement), pilote de l’opération, revendront l’électricité produite aux fournisseurs d’énergie.
La mise en service de la centrale de la Base sous-marine est annoncée pour juillet 2025. Parmi les critères de choix du candidat, la surface de panneaux proposée sera « primordiale ». Mais la collectivité sera également « attentive au cycle de vie des panneaux ». 1300 mégawattheures pour 9000 m2 pourraient suffire à la consommation de 130 foyers, chauffage compris.
La Base sous marine étant protégée par un label du ministère de la culture, Architecture contemporaine remarquable, l’architecte des bâtiments de France a dû être consulté. Et Vincent Cassagnaud a validé cette implantation qui « semble répondre aux contraintes » et ne sera pas visible depuis les quais.
L’architecte rappelle qu’en Gironde 88% des dossiers ont été acceptés en 2023, les 12% de refus étant dû à la proximité des monuments historiques.
« Le souci est la comptabilité de ses équipements avec les impératifs de la ville de Pierre, commente le maire. Avec l’Unesco, il y a eu un débat sur la comptabilité entre la solarisation des toitures et la sauvegarde du patrimoine. »
Encourager les riverains
Mais la contrainte s’allège : « sur 276 demandes en 2023 – 7 fois plus qu’en 2020 –, il y a eu 6% de refus – une dizaine de projets – en fonction des contraintes patrimoniales », se réjouit le maire.
Pierre Hurmic ne veut non seulement inciter les habitants « à faire preuve d’audace pour solariser les toits de leurs maisons », il espère également « embarquer l’Etat » avec « un équipement original : 200 ha de panneaux sur les 25 km de la rocade ». La préfecture a consenti récemment à expérimenter ce projet boulevard Aliénor. Prochain objectif pour la municipalité : solariser le toit du Stade Chaban-Delmas.
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