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Dix projets repérés pour le budget participatif de la Gironde

Plus de 180 projets ont été retenus dans le cadre de la deuxième édition du budget participatif du Département. Les Girondins et Girondines ont jusqu’au 3 mars pour voter et permettre aux lauréats de bénéficier jusqu’à 20 000 euros de dotation. Lutte contre les discriminations, écologie, handicap, logement ou encore culture, Rue89 Bordeaux a eu un petit faible pour 10 projets.

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Dix projets repérés pour le budget participatif de la Gironde
Localisation des projets

En 2020, lors du lancement, ce sont 214 idées qui avaient été déposées pour 52 projets sélectionnés par les 32 034 votes citoyens. Cette année, les thématiques de la résilience territoriale et de la jeunesse sont au cœur du budget participatif. 60% des projets se trouvent en zone rurale.

« 80% des projets sont déposés par des associations, 11% par des communes ou des Établissements Publics de Coopération Intercommunale, et 4% par des structures de l’Économie Sociale et Solidaire (hors association) », précise le Département dans un communiqué.

Les initiatives soumises au vote sont « tournées vers l’anticipation, l’adaptation et la transformation de la Gironde et permettent de sensibiliser ses habitantes et habitants à l’accélération des changements environnementaux et sociétaux ». 800 000 euros sont fléchés pour les projets qui auront remporté le plus de voix. 100 000 euros sont, eux, réservés aux projets déposés par les jeunes âgés de 11 à 25 ans.

Tous les Girondins et Girondines, à partir de 11 ans, peuvent voter sur le site jeparticipe.gironde.fr. Pour valider leurs votes, les participants et participantes doivent sélectionner a minima trois projets différents. Les projets lauréats seront annoncés le 4 mars à 18h30 en direct sur le site Jeparticipe.

🛠 Rénovation d’un immeuble vacant pour des familles à la rue

Créé au printemps 2022 à Bordeaux, le réseau Dédale regroupe des associations engagées dans la lutte contre le mal-logement. Il rénove des logements vacants afin qu’ils puissent être habités par des personnes sans domicile, s’inscrivant dans l’urbanisme transitoire.

Dans le cadre du budget participatif, Dédale envisage de créer des « logements relais » dans l’ancien squat du Kabako, rue Camille-Godard à Bordeaux. L’association estime à moins de 40 000 euros la réhabilitation de l’immeuble, le bâtiment étant déjà raccordé à l’eau potable, à l’électricité, au gaz de ville et au réseau d’assainissement collectif.

« Le présent projet vise, en complément des dispositifs existants, à constituer une offre nouvelle de logements solidaires pour accueillir, avec leurs parents, les enfants actuellement à la rue en Gironde », résume Dédale.

🎵 Une salle de musique en zone rurale

Située à Captieux dans le Sud Gironde, le tiers-lieu La Boussole, qui accueille notamment l’école alternative de La Chrysalide, souhaite créer une « salle de musique insonorisée ». Cette dernière s’adresse aux jeunes, mais aux « musiciens de tout âge ».

« Cet espace permettra des rencontres entres les jeunes du village et des alentours mais aussi des rencontres multi-âges », écrit l’association dans la présentation de son projet.

La Boussole réfléchit également à « mettre en place des modes de sonorisations et de spectacle moins énergivores dans le cadre de la lutte contre le réchauffement climatique ».

🍽 Un camion pour agir face à la précarité alimentaire des étudiants

La fédération Atena, qui regroupe une trentaine d’associations sur le territoire aquitain, souhaite acheter un camion afin d’approvisionner son épicerie solidaire, Le Comptoir d’Aliénor, basée sur le campus universitaire de Talence, ouverte depuis 2017. Le camion doit permettre « d’aller récupérer des aliments et des produits d’hygiène pour les étudiants de l’université ».

🎊 Un bar associatif et militant à Bordeaux

Mis à mal par la crise sanitaire, de nombreux bars associatifs ont baissé le rideau dans l’agglomération bordelaise. L’association Mauves, créée en 2023, a pour objectif de « rassembler celles et ceux qui souhaite lutter contre les oppressions systémiques et participer à co-créer un espace solidaire alternatif ».

L’association souhaite concevoir un bar associatif dans lequel pourraient se tenir des permanences et des groupes de parole à destination des femmes et minorités de genre victimes de violences sexistes et sexuelles ou des personnes étrangères éloignées de leurs droits. Qui dit bar, dit aussi événements festifs et militants ouverts à tous et toutes avec des tarifs de boissons « solidaires » pour « s’assurer au maximum de l’inclusion des personnes les plus précaires ».

🚺 Mise à l’abri de femmes victimes de violences

À Étauliers, l’association le Palais des Louves porte un projet de travaux pour une remise en état de deux appartements destinés à mettre à l’abri des femmes et leurs enfants victimes de violences. L’association a pour objectif de mettre à l’abri les femmes victimes de violences intrafamiliales, seules ou avec enfants, en Haute Gironde.

Un territoire où ces violences sont en hausse de 67% depuis 4 ans. 400 victimes de violences intrafamiliales se sont présentées devant les gendarmes en 2022.

⚽️ Foot et handicap

Deux adolescents ont crée, en 2023, l’association HDC Foot fauteuil Sud Médoc afin de créer une équipe de foot fauteuil électrique pour les jeunes de 6 à 25 ans. Pour débuter, ils ont besoin d’acheter deux fauteuils spéciaux (appelés Strike Force), qui coûte chacun plus de 15 000 euros.

« Avoir une équipe de foot fauteuil dédiée aux adolescents en situation de handicap, nous permettrait d’être entre jeunes, de faire du sport, de rencontrer d’autres jeunes comme nous pendant les compétitions et d’avoir une vie de jeune un peu normale », écrit l’association dans la présentation de son projet.

🩸 Lutte contre la précarité menstruelle

L’association l’Épicerie, qui anime une épicerie solidaire dans le quartier des Capucins à Bordeaux, propose d’installer des distributeurs de protections hygiéniques gratuites dans différents lieux publics. Alors que l’association collabore déjà avec Nouveaux Cycles, elle souhaite « banaliser l’appréhension de ces produits, les rendre accessibles pour toutes par une distribution gratuite et de faire connaître des alternatives, proposant du jetable et du lavable ».

En France, le nombre de femmes en difficultés financières pour se fournir en protection périodiques a doublé depuis 2021, portant à 4 millions le nombre de personnes en précarité menstruelle.

📻 Une webradio sur le Bassin d’Arcachon

L’association gujanaise Kultoural lance la webradio Slikke radio. Elle aura pour rédacteur en chef Laurent Bigarella, qui occupe la même fonction au magazine culturel Le Type. Sur un territoire en proie aux bouleversements écologiques (incendies de l’été 2022, érosion, inondations), Slikke radio propose de « connecter arts et recherches pour interroger l’évolution de l’écosystème du Bassin d’Arcachon ».

Avant de s’implanter à Gujan-Mestras, la radio souhaite d’abord être « mobile en vue de partir à la rencontre de l’ensemble des acteurs qui participent à la réflexion de l’avenir du territoire du Bassin » d’Arcachon » et ambitionne de devenir un « canal de communication entre la communauté scientifique et le grand public ».

🌳 Une roulotte pour démocratiser l’agroécologie

Les Jardins Inspirés, basés au Taillan-Médoc, souhaite « tisser des liens avec les acteurs de l’agroécologie du département à l’aide d’une roulotte dédiée ».

Plusieurs fois par an, l’association envisage d’aller à la rencontre de jardiniers amateurs et de jardins familiaux ou partagés, afin de « former les gens à l’agroécologie “de la graine aux graines”, pour partager, échanger des semences paysannes, faire des dégustations de différentes variétés ». À terme, les Jardins Inspirés espèrent ouvrir une « maison des semences paysanne » en zone péri-urbaine.

L’association a déjà reçu un Trophée Agenda 21 dans la catégorie association et économie sociale et solidaire par le Département à la suite de la création d’un « jardin école » sur 200m2, devant l’entrée ouest du parc de Majolan entre Blanquefort et Eysines.

🎭 Du théâtre hors les murs dans l’Entre-deux-Mers

La compagnie Les Planches en Feu, basée à Saint-Caprais-de-Bordeaux, souhaite développer le théâtre « hors les murs » sur les communes du territoire. Elle cite en exemple des établissements médico-sociaux, des EHPAD, des centres de loisirs ou encore des petites communes reculées en Entre-deux-Mers.

Le groupe de 10 jeunes comédiens, âgés de 15 à 18 ans, souhaite ainsi « entrer en contact avec un public plus large, en particulier un public qui n’a pas forcément les moyens de venir à [eux] : des jeunes, des personnes âgées ou handicapées ». L’enveloppe accordée par le Département leur permettrait de « s’équiper en matériel adapté à une pratique nomade du théâtre ».


#budget participatif

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