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Dans une situation critique, les centres sociaux de Gironde demandent plus de moyens financiers

Ce mercredi, partout en France, les centres sociaux se sont mobilisés, craignant pour leur survie. À Bordeaux, un rassemblement s’est tenu place de la Victoire, à l’appel de la Fédération des Centres Sociaux de la Gironde. Ils tirent la sonnette d’alarme sur leurs difficultés financières en raison d’un manque de subventions.

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Dans une situation critique, les centres sociaux de Gironde demandent plus de moyens financiers
Rassemblement des centres sociaux à la Victoire dans le cadre d’un mouvement national

C’est un milieu que l’on voit peu descendre dans la rue. Signe des turbulences qui les traversent, les professionnels de l’animation sociale se sont rassemblés à Bordeaux place de la Victoire, à la mi-journée.

Venant en aide à des publics en précarité, les centres sociaux sont menacés face à des subventions qui stagnent et des charges financières qui augmentent. Les besoins, eux, sont en constante augmentation, notamment depuis la crise du Covid et le contexte inflationniste.

La Gironde est l’un des départements français accueillant le plus grand nombre de structures. Elle compte 51 centres sociaux et plus de 60 espaces de vie sociale. 13% de Girondins sont concernés par les projets menés par ces structures.

Dans un plaidoyer, la Fédération des Centres sociaux de la Gironde tire la sonnette d’alarme sur des ressources humaines en tension et sur des « budgets critiques qui se dégradent ».

« Pour les seuls centres sociaux de Gironde, sur 38 700 000 € de budget consolidé, on estime le besoin de financement pour 2024 à au moins 2 700 000 € (7% des budgets) pour maintenir l’existant malgré des demandes sociales croissantes », indique le Département de la Gironde dans un communiqué.

« Du personnel formé et compétent »

« Avant nous avions le ministère des Solidarités, désormais nous n’avons plus de ministère de rattachement. C’est dire à quel point la question de la solidarité dans les quartiers n’est même plus un sujet pour l’État », fait remarquer Christelle Petit, directrice du centre social et culturel Le Puzzle à Mérignac, dans le quartier Capeyron. La structure compte une trentaine de salariés et 70 bénévoles.

Sa présidente, Patricia Cammas, évoque des écueils multiples :

« Le dispositif pour avoir des aides supplémentaires, ce sont des appels à projets. Il faut constituer un dossier, ça demande du temps pour une subvention que nous ne sommes pas sûrs d’obtenir et qui n’est pas pérenne. Nous avons aussi du mal à recruter. Depuis plus d’un an, nous avons un poste d’éducateur de jeunes enfants (EJE) qui n’est pas pourvu. »

« La personne qui vient dans un centre social n’est pas un numéro administratif, l’accueil est primordial », insiste Danielle Estoup, administratrice à la Fédération départementale des centres sociaux :

« Nous travaillons dans des quartiers où des familles sont dans le besoin. Le plus important c’est de pouvoir maintenir le contact. Ça veut dire avoir du personnel formé et compétent. L’enjeu aujourd’hui, c’est celui d’un équilibre social afin que les familles les plus en difficultés puissent avoir une vie digne. »

« Arrêter de se renvoyer la balle »

Au lendemain du discours de politique générale de Gabriel Attal, qui a notamment annoncé la suppression de l’allocation de solidarité spécifique (ASS), Jean-Luc Gleyze, le président du Département de la Gironde, a tenu à réagir :

« Dans un centre social, il n’y a pas de couleur, pas d’origine, pas d’âge parce que la solidarité est universelle. Dans un moment où la France est clivée, où les obscurantismes montent, il faut que nous luttions contre ces extrémismes. »

Prise de parole du président du Département de la Gironde Photo : VB/Rue89 Bordeaux

« Nous sommes aujourd’hui en fragilité », a exposé Denis Tricoire, délégué général de la Fédération des centres sociaux et socioculturels de France (FCSF) :

« Nous avons besoin du soutien des co-responsables de la cohésion sociale pour arrêter de se renvoyer la balle les uns les autres, se mettre autour de la table pour prendre des responsabilités ensemble. »


#action sociale

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