C’est l’une des mesures phares de la réforme du « Choc des savoirs », promue par Gabriel Attal. Des groupes de niveau au collège (en maths et en français) seront mis en place en classes de 6e et 5e à la rentrée 2024. Ils doivent concerner les classes de 4e et 3e un an plus tard.
Pour contester cette réforme, neuf établissements de la métropole bordelaise organisent une opération « collège mort » jeudi 21 mars : les collèges Jean-Jaurès à Cenon, Montaigne et Lapierre à Lormont, Cormier à Bassens, Mandela et Rayet à Floirac, Belcier et Aliénor-d’Aquitaine à Bordeaux, et Pont-de-la-Maye à Villenave d’Ornon.
Rupture d’égalité
« Le gouvernement est en train de libéraliser l’école », résume Tanguy Dassonville, enseignant en SEGPA au sein du collège Manon-Cormier, à Bassens. Un piquet de grève sera tenu de 7h à 12h devant l’établissement. « L’hétérogénéité, c’est la base de notre travail d’enseignant et ce qui fait progresser les élèves », explique le professeur :
« Avec cette réforme, on crée une école de la compétition, à plusieurs vitesses. Alors qu’on sait, que très souvent, les inégalités sociales sont corrélées aux difficultés scolaires. »
Maitane Cocagne, secrétaire générale adjointe du SNES-FSU Bordeaux, soulève le « casse-tête » organisationnel engendré par la mesure avec la mise en barrette des emplois du temps :
« Il va y avoir un éclatement du groupe classe. Une chose que nous avions déjà dénoncé avec la réforme Blanquer et l’instauration des spécialités. Nous avons vu les effets délétères. Là, on va faire la même chose avec des enfants de 10 ans. C’est une vision de nos missions d’enseignants qui dénote d’une incompréhension profonde de ce qu’est notre métier, celle de former des citoyens émancipés », résume t-elle.
Jeudi 21 mars, les établissements en grève appellent à un rassemblement à 12h30, place Stalingrad. Une mobilisation de la FCPE, qui soutient le mouvement de grève, est à prévoir jeudi 28 mars dans le cadre d’un appel national.
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