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La CGT Gironde réclame une statue d’Ambroise Croizat pour les 80 ans du Conseil national de la Résistance

Pour le 80e anniversaire de l’adoption du programme « Les Jours Heureux » par le Conseil National de la Résistance (CNR), la CGT Gironde a saisi l’occasion pour réclamer un hommage au père de la sécurité sociale, Ambroise Croizat, ainsi que la poursuite de la rénovation du bâtiment de la Bourse du travail, classé monument historique depuis 1998.

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La CGT Gironde réclame une statue d’Ambroise Croizat pour les 80 ans du Conseil national de la Résistance
Conférence de presse à la Bourse du Travail de Bordeaux de l’UD CGT Gironde (SC/Rue89 Bordeaux)

« Il serait temps d’avoir un véritable lieu à Bordeaux, dans l’espace public, qui honore l’œuvre d’Ambroise Croizat. C’est pourquoi nous en faisons la demande solennelle auprès de la municipalité, avec une lettre adressée au maire, Pierre Hurmic », déclare Stéphane Obé, secrétaire général pour l’Union départementale des syndicats CGT de la Gironde.

Ambroise Croizat est un des personnages emblématiques du Conseil National de la Résistance lequel, il y a très exactement 80 ans, le 15 mars 1944, adoptait son célèbre programme « Les Jours Heureux » dans la France d’après-guerre.

« Un avenir meilleur »

Dans une France déchirée par la guerre, encore occupée par l’Allemagne nazie, la Résistance porta, par l’adoption de ce texte, un projet humaniste et social dépassant le strict objectif de libération du territoire national. Un plan qui constitue le fondement de la politique sociale menée au lendemain de la Seconde Guerre mondiale.

« Cette feuille de route traduisait une volonté porteuse d’espoirs, dans un contexte de guerre, au sein d’un pays dévasté sur tous les plans… Et pourtant, malgré ces conditions, ce texte porté par le Conseil National de la Résistance promettait un avenir meilleur pour les travailleurs », explique Stéphane Obé.

Secrétaire général de la Fédération unique des métallurgistes de la CGT à partir de 1936, Ambroise Croizat devient ministre du Travail au sein du gouvernement de Gaulle entre 1945 et 1947. Aux côtés de Pierre Laroque, il est l’artisan de l’actuel régime général de la sécurité sociale.

« Nous faisons la distinction entre l’Histoire et la mémoire : il s’agit ici d’un acte mémoriel, politique. Avec l’époque que nous traversons, et les multiples attaques du patronat sur les droits sociaux conquis par les travailleurs, nous pensons que cette mémoire est plus que jamais d’actualité », poursuit Stéphane Obé.

Pour ce qui est des espaces publics en Gironde, hormis une rue Ambroise-Croizat à Bègles, un giratoire situé à Mérignac porte depuis 2019 le nom du père de la sécurité sociale.

Une pétition pour la Bourse du Travail

Si l’UD CGT de la Gironde réclame une statue en hommage à Ambroise Croizat, elle alerte également sur l’état général de la Bourse du Travail de Bordeaux située au 44, cours Aristide Briand, malgré de récents travaux de rénovation entrepris entre 2002 et 2020. Chef-d’œuvre art-déco de l’architecte municipal Jacques d’Welles, le bâtiment inauguré le 1er mai 1938 est classé monument historique depuis 1998.

Et pour cause : la maison des travailleurs compte de nombreuses œuvres d’artistes reconnus – parmi lesquels François-Maurice Roganeau, Pierre-Albert Bégaud, Jean Dupas et Alfred-Auguste Janniot – sa salle de spectacle, aujourd’hui salle Ambroise-Croizat, est un lieu de culture qui a occupé une place de premier plan à Bordeaux durant le XXe siècle.

L’estrade de la salle Ambroise Croizat, actuellement fermée au public pour raison de sécurité Photo : SC/Rue89 Bordeaux

Plafonds écroulés, infiltrations d’eau, présence d’amiante… Le passage des dernières tempêtes entre octobre et novembre 2023 a provoqué de nouvelles dégradations, avec l’effondrement d’une partie du plafond dans le hall d’entrée. Ces nouvelles dégradations sont le synonyme de nouvelles dépenses à ajouter aux rénovations successives entreprises depuis le début des années 2000. Une pétition est lancée afin de « sauvegarder la Bourse du Travail, qui est en danger ».


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