C’est une « occupation surprise et festive » qui a clos la manifestation du collectif LGV Non Merci ce samedi 20 avril. A la fin du défilé, des opposants « ont décidé de leur propre chef de poursuivre les festivités » dans une ferme récemment expropriée en vue d’être démolie pour la LGV Bordeaux-Dax-Toulouse. Ce dimanche, le bâtiment est toujours occupé et une assemblée générale doit se tenir dans la soirée pour décider de la poursuite ou non de l’action.
« Nous avons pris la décision de passer la journée, explique un porte-parole joint par téléphone ce dimanche matin. Nous avons reçu la visite de l’ex-propriétaire de la ferme et une réunion-discussion ouverte au public est calée pour 16h30. Une nouvelle AG en soirée décidera de la suite de l’occupation. »
Samedi, au rendez-vous donné à 14h pour la manifestation, la gare de Cadaujac a accueilli Plus de 200 personnes, certains arborant des masques, d’autres un instrument de musique.
« Ecocidaire et coûteux »
« On va porter notre voix contre ce projet écocidaire et coûteux », clame Léonie, pour le tout nouveau collectif LGV Desrailha. Devant l’assemblée réunie avant le démarrage du cortège, ils sont nombreux à rappeler les enjeux écologiques et financiers de ce projet, dont le chantier à Cadaujac a démarré en décembre dernier.
Tout ceci se déroule sous l’œil du maire, Francis Gazeau, lui aussi mobilisé avec son conseil municipal.
« On a créé un comité consultatif avec des représentants de chaque quartier et tous les présidents d’associations de la commune. Chaque fois qu’on a une information, on organise un comité qui débouche ensuite sur une réunion publique », explique-t-il.
Mais comme dirait Stanislas Lefort, personnage du film La Grande vadrouille interprété par Louis de Funès, « c’est là qu’est l’os ! » La décision ne leur appartient pas. Et l’édile déplore un manque total de considération :
« On n’est pas assez écouté et on nous prend vraiment de haut. »
ZAD ?
Il est 15h30 lorsque la manifestation s’élance. Sylvie a fait le déplacement depuis le Lot-et-Garonne avec plusieurs autres membres du collectifs Stop LGV 47. Elle se réjouit du fait que « tous les départements sur le tracé sont de plus en plus impliqués ».
Des riverains regardent d’un œil amusé ce petit monde passer. Louise profite du spectacle derrière son portail. « Bravo les jeunes », applaudit-elle.
Les 2 kilomètres de marche, encadrés par une présence policière, sont ponctués d’arrêts devant des terrains achetés par la SNCF, sur lesquels des habitations ont déjà été détruites. Devant l’un d’eux, une piñata en forme de TGV est accrochée à un arbre avant d’être massacrée, déversant une pluie de billets à l’effigie d’Alain Rousset, président de la région Nouvelle-Aquitaine, engagée financièrement dans le budget de 14 milliards d’euros alloué au projet ferroviaire.
La fin de la manifestation sonne à 17h30. L’accès à la ferme est bloqué par les forces de l’ordre et un groupe décide alors de poursuivre la mobilisation avec une « balade naturaliste ». Dans la soirée, l’occupation de la « splendide ferme menacée de destruction » située chemin de l’Esclopey, est déclarée.
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