« Ça fait partie de nos missions d’hôpital de proximité », rappelle Nicolas Grenier, président de la commission médicale d’établissement, ce lundi en ouverture de la présentation des nouveaux dispositifs d’accompagnement du CHU. Depuis le mois de mars, deux équipes mobiles sont déployées afin d’aller directement au contact des personnes en situation de précarité.
Elles s’adressent à tous les publics, quelle que soit leur situation administrative ou leur type d’habitat, à condition d’avoir plus de 15 ans et 3 mois. Le CHU priorise un accompagnement basé sur la construction d’un lien de confiance entre patients et professionnels. « On les rejoint dans leur réalité, quelle qu’elle soit », souligne Gaude de Bettignies, infirmière de l’EMSP.
Ainsi, les équipes interviennent aussi bien à domicile, dans des bidonvilles, des squats, ou même dans la rue. Dans ce dernier cas de figure, « on va essayer de faire jouer notre réseau et trouver un partenaire à proximité qui peut mettre à disposition un local pour faire les soins dans de bonnes conditions », précise Margot Georget, médecin référente sur l’EMSP.
Interventions et éducation
L’objectif d’un tel dispositif est d’améliorer l’état de santé et la situation globale de populations qui bien souvent ne sont pas inscrites dans un parcours de soins adapté ; beaucoup n’ont pas le réflexe, ou les moyens, de se rendre dans un centre hospitalier pour recevoir les soins nécessaires. L’EMSP et l’ESSIP veillent autant au parcours de soin qu’à leur accompagnement social.
« On intervient surtout pour des pansements. On fait aussi beaucoup d’éducation thérapeutique pour le diabète pour l’instant ; soit des instaurations de traitement d’insuline ou juste de l’éducation », détaille la médecin de l’EMSP.
Basées à l’hôpital Saint-André, les deux équipes sont le fruit d’un travail conjoint entre le CHU et ses partenaires sociaux et médico-sociaux : le Samu social de l’association Le Prado, le CCAS de Bordeaux, le Diaconat et La Case. Elles viennent compléter un service en partie assuré par la permanence d’accès aux soins et à la santé (PASS).
Une collaboration étroite
Les deux équipes sont complémentaires. Une cadre de santé, un secrétaire médical et une assistante sociale exercent dans les deux services. Cinq infirmières, dont une détachée du SAMU social, sont affectées à l’ESSIP ; une médecin et une infirmière complètent l’EMSP.
« Nos missions avec mon infirmière ce sont les permanences médicales et infirmières dans les centres d’accueil d’urgence, explique Margot Georget. Ce qu’on fait c’est de la consultation avancée, de la médiation, de la prévention. »
Du côté de l’ESSIP, l’équipe se déplace 7 jours sur 7, jours fériés inclus, de 7h à 20h pour de la délivrance de traitement, uniquement sur prescription médicale. Une permanence téléphonique est assurée du lundi au vendredi de 9h30 à 12h30 et de 13h à 17h.
Depuis sa création en 2023, l’EMSP a reçu 163 personnes lors de 39 permanences. Pour l’ESSIP, une quinzaine de personnes ont été prises en charge, ou le sont encore.
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