« Aujourd’hui, nous sommes réunis pour faire entendre nos voix et réclamer la reconnaissance que nous méritons en tant que professionnels de la santé. Comme l’a dit Malcolm X, si vous n’êtes pas prêts à mourir pour cela, retirez-vous de la route de ceux qui le sont ! », lance une infirmière libérale lors d’une prise de parole.
À l’appel du « Collectif infirmiers libéraux en colère », ils étaient une cinquantaine d’infirmières et d’infirmiers libéraux à défiler dans les rues bordelaises, torches aux mains, comme dans plusieurs villes de France. Flammes, sono et fumigènes : pour leur quatrième manifestation à Bordeaux, les soignants mobilisés ont décidé de sortir les grands moyens pour attirer l’attention sur leur mobilisation.
Une colère qui gronde
« Après le Ségur en 2022, il y a eu des revalorisations et des primes pour tous les hospitaliers, pour les médecins, pour les sages-femmes, les kinés. Nous, nous n’avons rien eu, alors qu’on était aussi au premier plan lors de la pandémie. On s’est retrouvé avec des gens qui étaient complètement isolés, ne voyant que leurs infirmiers libéraux dans la journée. On connaissait très peu de choses sur la pandémie. On est venus à notre conscience au péril de nos vies », explique Charlène Thévenet, infirmière libérale sur le bassin d’Arcachon.
Les infirmières et infirmiers libéraux mobilisés soulignent le manque de reconnaissance de leur profession depuis la crise du Covid-19, et dénoncent leurs conditions de travail actuelles.
Au centre des revendications : la revalorisation de la tarification des actes techniques, figée depuis 2009, et la reconnaissance de la pénibilité de leur travail. Actuellement, l’âge de départ à la retraite à taux plein pour les infirmières et infirmiers libéraux est fixé à 67 ans.
Des actions à venir
Dès le vendredi 17 mai, les soignants mobilisés au sein du Collectif infirmiers libéraux en colère ne réaliseront plus les soins ou les prescriptions qui ne leur sont pas rémunérés, notamment les demandes effectuées sans ordonnance : les patients devront donc s’en remettre à leur médecin traitant.
« Cela prend un peu en otage les patients, mais on s’est aperçu que dans le système français, si on ne fait pas prendre conscience de la situation aux gens, on n’arrêtera jamais rien. Donc, on ne mettra jamais nos patients en danger, on continuera à aller chez ceux qui on a déjà commencé leurs ordonnances, mais à l’avenir c’est possible qu’on refuse de nouveaux patients », continue Charlène Thévenet.
À l’approche des Jeux olympiques, les soignants mobilisés n’écartent pas la possibilité de nouvelles formes de mobilisation à l’échelle nationale, comme le blocage des axes routiers.
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