« En raison de l’augmentation des coûts, nous n’avons pas d’autre alternative financière que de fermer notre base Bordelaise en novembre et de relocaliser ces avions et ces emplois dans des bases moins coûteuses situées ailleurs dans le vaste réseau d’aéroports du groupe Ryanair à travers l’Europe », s’est justifiée Ryanair dans un communiqué de presse.
La décision fait suite à plusieurs mois de bras de fer entre l’aéroport de Bordeaux-Mérignac et la compagnie low-cost sur la reconduction d’un contrat d’aides financières à cette dernière, comme Rue89 Bordeaux l’avait récemment analysé.
La Cour des Comptes avait critiqué dans un récent rapport « l’ampleur considérable » des soutiens financiers accordée à trois entrepises, dont Ryanair, et la plateforme girondine entendait mettre fin à ces avantages.
Décollage fin octobre
La direction de la compagnie irlandaise a donc finalement mis sa menace de départ à exécution. Ses vols opérés depuis Bordeaux continueront pour la saison estivale, et cesseront fin octobre, soit 40 lignes ainsi concernées. Sans incidence pour les voyageurs qui ont déjà acheté des billets, Ryanair n’ayant pas mis en vente ses vols pour la saison hivernale. 90 poste seront supprimés à Bordeaux.
« Tous les pilotes et personnels de cabine de Ryanair basés à Bordeaux (actuellement employés par Malta Air (filiale de Ryanair, NDLR)) ont été informés aujourd’hui de la fermeture de la base de Bordeaux effective à partir de novembre 2024, assure l’entreprise. Tous ces professionnels de l’aviation se verront proposer des postes similaires dans d’autres bases intéressantes au sein du réseau du groupe Ryanair ».
« Nous sommes déçus que l’aéroport de Bordeaux n’ait pas accepté l’extension de notre base low-cost à partir de novembre 2024 », explique dans le communiqué Jason McGuinness, directeur commercial de Ryanair. Sans préciser où se posera la compagnie, habituée à faire jouer la concurrence entre aéroports.
« Ryanair sera toujours bienvenue chez nous »
Joint par Rue89 Bordeaux, l’aéroport confirme que la compagnie entendait en effet accroître sa présence et le nombre de lignes, « mais à des conditions qui ne [lui] allaient pas du tout ».
« Nous avons mis des limites aux exigences de la compagnie, indique-t-on à la direction de l’aéroport. Nous ne souhaitions pas le départ de Ryanair, et elle sera toujours bienvenue chez nous, mais dans des conditions identiques à celles des autres compagnies. Notre stratégie est de diversifier le portefeuille des compagnies aériennes, qu’elles soient low-cost ou premium. »
La Cour des comptes avait en effet pointé le risque de dépendance à certaines compagnies, or Ryanair pesait en 2023 le quart du trafic de passagers de Bordeaux-Mérignac. L’aéroport précise toutefois que toutes les destinations assurées par Ryanair ne seront pas perdues, d’autres compagnies assurant leur desserte.
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