Construite en 1966, rénovée pour la dernière fois en 1990, la salle mérignacaise Krakatoa entame prochainement un nouveau lifting. Le chantier de rénovation devrait s’étaler sur une durée de 15 mois, de décembre 2024 à mars 2026, pour un montant total de 7 800 000 €.
D’importantes modifications et de nouveaux aménagements sont prévus dans le plan retenu par la municipalité. Parallèlement, les mandataires soulignent leur volonté de conserver les éléments préexistants dont la salle principale et l’essentiel de la structure du bâtiment – la nouvelle mouture de la façade extérieure sera quant à elle essentiellement composée d’éléments en bois.
Proche du public
La première évolution d’envergure est la jauge de la salle principale qui passera de 1200 à 1500 personnes, sans pour autant dépayser les habitués du Krakatoa. Pour permettre cette extension, le toit de l’actuelle va être surélevé, et des équipements d’accueil vont être ajouté au balcon central.
« La grande qualité du Krakatoa, c’est qu’on a une salle qui est peu profonde et qui permet un contact direct avec les artistes. C’est pour ça qu’on a justement une proposition qui est très enveloppante, avec deux balcons latéraux. Ce qui explique aussi la surélévation et qui permet de créer des points de vue très différents suivant les situations, tout en accentuant cet effet de proximité que l’on ressent déjà », détaille Xavier Bagiau, chargé de projet au cabinet Compagnie architecture.
Une nouvelle salle de concert sera créée, le Club Anouk, qui pourra accueillir jusqu’à 250 personnes. Ici aussi, les concepteurs assurent vouloir conserver une proximité entre le public et les artistes, dans un lieu conçu pour la tenue d’événements intimistes. Une partie du sol sera surélevée afin de créer différents points de vue pour les spectateurs.
Il ne sera cependant pas possible d’accueillir deux concerts en simultané, mais le principe est de faciliter la rotation du matériel et de son installation entre deux concerts – actuellement, la salle principale n’est pas exploitable la veille et le lendemain d’un concert. Ces deux aménagements seront complétés par la création d’un « espace d’expression et de création à destination des projets de médiation, d’accompagnement, ou encore de production audiovisuelle » orienté vers les jeunes publics.
Plus de stationnement
Plus largement, le hall du bâtiment va être entièrement réaménagé pour accueillir les 300 spectateurs supplémentaires, avec près de 300 m2 qui permettront de répartir le public entre les gradins et la partie fosse. Sur le versant ouest, la partie déjà existante réservée à l’accueil des artistes va être conservée en améliorant les équipements.
Concernant les espaces extérieurs et d’éventuels réaménagements, la Compagnie architecture assure que « le sujet reste ouvert » : la ville de Mérignac envisagerait la création d’un jardin avec un espace de vie, utilisable en journée et réservé au public du Krakatoa le soir.
En agrément de la rénovation du bâtiment, le chantier prévoit la création de 6 places de parking réservées à l’équipe technique à l’intérieur du site « permettant de décharger l’utilisation des places publiques à l’extérieur », la création de 26 places de stationnement pour les vélos – portant leur total à 46, placées une zone abritée.
Le voisinage inquiet
Ce mercredi 12 juin, à la présentation du projet lors d’une réunion publique, un sujet semblait cristalliser les inquiétudes des riverains : le stationnement durant les soirs de concert. Ce problème déjà existant sera accentué en raison des 300 personnes supplémentaires que pourra accueillir le site.
« Sept places de parking devant disparaissent, donc c’est déjà dégradé. Après vous augmentez la superficie pour accueillir plus de personnes, c’est bien, mais où vont se garer ces gens ? Tout le monde ne vient pas en tramway ou en vélo. La population qui vient au Krakatoa vient de très loin aussi », témoigne une habitante de Mérignac.
Face aux inquiétudes soulevées par le démarrage du chantier qui devrait s’étirer sur 15 mois, les membres l’équipe municipale ont assuré la tenue d’une série de réunions publiques, afin d’associer les habitants au processus, tout en ponctuant la longue période de travaux « d’événements festifs et de visites, ouverts au public ».
La programmation culturelle du Krakatoa s’interrompra à partir de fin novembre. L’association Transrock en charge du lieu souhaite poursuivre des événements « hors les murs » durant la période des travaux, une possibilité qui serait en cours d’élaboration.
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