En septembre 2020, Steven Jaubert, couvreur de 27 ans travaillant pour la société SARL Gibert, fait une chute de près de cinq mètres de haut sur un chantier. Le jeune ouvrier, qui allait devenir père, décède une semaine plus tard des suites de ses blessures.
Jugée en première instance en mai 2023, l’entreprise a été condamnée à verser 50 000€ de dommages et intérêts en raison d’un manque notable d’encadrement de ses employés en matière de sécurité. Elle avait fait appel.
A l’issue de l’audience qui s’est déroulée le 13 mai dernier, la Cour d’appel de Bordeaux a rendu son délibéré ce mardi 25 juin : la sanction initiale a été maintenue, et les pénalités alourdis, avec 1000€ supplémentaires à verser à la veuve de Steven Jaubert, 1000€ de plus à la CGT Bois-Ameublement et 150€ par parties civiles. L’entreprise dispose d’un délai de 5 jours pour se pourvoir en cassation.
Deux morts par jour
« Je suis soulagée du jugement. Ce n’est pas la faute de Steven, c’est l’entreprise qui est reconnue coupable », a déclaré Sarah Jaubert, sœur de Steven, à l’annonce du délibéré.
Encore « sous le choc », la mère de Steven Jaubert est aussi satisfaite du délibéré, même si elle a déploré « que la vie d’un homme [puisse] valoir ». Elle n’a pas non plus voulu oublié le traitement médiatique des morts au travail :
« Ce matin-là, mon fils s’est levé pour aller travailler, pas pour aller mourir. Il y a tous les autres aussi… Deux personnes meurent par jour sur leur lieu de travail, et on n’en parle jamais, contrairement aux victimes d’un accident de voiture. Pour moi, il était hors de question que Steven soit oublié. »
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