La demi-finale à la « maison » a tenu toutes ses promesses. L’Union Bordeaux Bègles est venue à bout d’un Stade français accrocheur au Matmut Atlantique sur le score de 22-20. Elle retrouve le Stade toulousain qui avait battu La Rochelle la veille sur la même pelouse (39-23).
Les Bordelo-Béglais affronteront les Toulousains à Marseille pour une finale synonyme de derby de la Garonne, le vendredi 28 juin. C’est la première fois depuis la fusion en 2006 du Stade bordelais et du Club athlétique béglais que l’Union se retrouve en finale du Top 14.
Pression
La troisième était donc la bonne. L’UBB avait affronté le Stade français deux fois cette saison sans jamais prendre le dessus. On se souvient d’une cruelle interception en fin de match à Chaban-Delmas qui a profité aux visiteurs (30-26). Et d’une impossible victoire malgré de très bonnes intentions des Unionistes lors du match retour à Jean-Bouin (22-18).
C’est dire combien Maxime Lucu et ses partenaires avaient la pression pour le troisième round, surtout devant leur public, et alors que l’UBB était en quête d’une finale après trois échecs successifs en demi : en 2021 contre Toulouse (21-24), en 2022 contre Montpellier (10-19) et en 2023 contre La Rochelle (13-24). Le Stade Français lui jouait sa première demi-finale depuis celle la saison 2014-2015 où il avait fini par battre Clermont-Ferrand en finale (12-6).
Pour ce rendez-vous, l’UBB devait composer sans deux de ses joueurs cadres retenus à l’infirmerie : Matthieu Jalibert, l’ouvreur international, et Ben Tameifuna, le pilier néo-zélandais international sous le maillot du Tonga.
Tortue
Tous ces enjeux ont finalement donné de bonnes vibrations puisque, dès la 21e minute Bordeaux-Bègles mène de 14 points, alors que les Franciliens ont été les premiers à ouvrir le score sur pénalité à la 6e minute, après une première ratée en face par Maxime Lucu. Puis la tortue béglaise a pris le relais.
Sur une pénaltouche, Maxime Lamothe porte le ballon dans l’en-but adverse après un lancer à 5 mètres à la 17e minute. Rebelote 4 minutes plus tard avec la même combinaison et le même joueur. Le score est alors de 17 à 3 et le public est aux anges. Le Stade français marque lui aussi un essai en force à la demi-heure de jeu et essaie de doubler la mise après la sirène mais la défense tient.
Le public bordelais commence à y croire mais le jeu s’équilibre rapidement en deuxième mi-temps et les Parisiens commencent à dominer les mêlées. Jusqu’à cette fulgurance illustrant la maestria atteinte cette année par les lignes arrières girondines.
Après un contre en touche près de leurs 22 mètres, le ballon est rapidement écarté vers l’aile, le centre Yoram Moefana prend l’intervalle, et l’action rebondit vers l’autre aile, avec une passe acrobatique de Damian Penaud pour Pierre Bochaton, qui aplatit. A la 56e, le break est fait. Mais le Stade français ne rompt pas. Il marque un deuxième essai à la 62e minute et recolle au score (22-15)
En finale
Le public bordelais est là ! Et ses encouragements résonnent dans un Matmut plein à craquer (41 843 spectateurs), déterminé à « faire manger des chocolatines » aux Parisiens, comme on peut lire sur un panneau dans les gradins.
Sur le terrain, les joueurs locaux ont bien compris que personne parmi les supporters – champions de l’affluence – n’avait l’intention de quitter le stade sans le sourire. Ils ne marquent plus un seul point mais défendent corps et âme.
Malgré ses nombreuses fautes de main, le Stade français est décidé à rendre la fin irrespirable et l’issue du match incertaine. Un essai parisien, encore sur ballon porté, à la 85e minute finit par éteindre l’ambiance, suspendue (avec sifflets) à une transformation qui pourrait offrir une prolongation. Mais Joris Second touche une nouvelle fois les montants. La route vers la finale est libérée pour les Bordelais.
Pour caresser le bouclier de Brennus, remis à l’équipe championne de France, les hommes de Laurent Marti n’ont plus qu’une marche à franchir. Ce ne sera pas la plus simple, puisqu’ils auront à battre l’actuelle meilleure équipe d’Europe (six fois étoilée), et tenant du titre, menée par un Antoine Dupont plus en forme que jamais.
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