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« Respublica » de Nicolas Milhé, installée sur le toit de la Base sous-marine

L’œuvre monumentale, présentée dans le cadre de la biennale Evento en 2009 à Bordeaux, installée ensuite sur les anciens silos à grains aux Bassins à flot, cherchait un emplacement depuis presque 10 ans.

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« Respublica » de Nicolas Milhé, installée sur le toit de la Base sous-marine
L’œuvre de Nicolas Milhé présentée à la biennale Evento en 2009

Pour celui qui entrera de nuit à Bordeaux par la rue Lucien-Faure pour regagner les quais, Respublica va lui sauter aux yeux. Avec ses dix lettres lumineuses police Helvetica de 1,5 m de haut sur 12,4 m de long, la sculpture de l’artiste bordelais Nicolas Milhé va trôner sur le toit de la Base sous-marine.

Les 789 diodes led de cette sculpture monumentale seront allumées le 13 juin prochain, date du vernissage (19h30 sur le quai Lawton), et chaque jour ensuite « de la tombée de la nuit jusqu’à 1h du matin ».

Respublica – du latin Res publica, qui désigne la chose publique – a été créée pour la première édition d’Evento en 2009 sous le commissariat de Didier Faustino. Après une dizaine de jours sur les quais de Bordeaux, elle a été installée sur les silos à grains aux Bassins à flot qui appartenaient alors à la communauté urbaine de Bordeaux (devenue Bordeaux Métropole).

Un emplacement pertinent

Elle est alors une pièce de la première exposition monographique consacrée à l’artiste, né en 1976 et diplômé de l’Ecole des Beaux-arts de Bordeaux. Casus Belli est organisée par le Frac Aquitaine dans ses anciens locaux au Hangar G2. Respublica reste ensuite sur les silos jusqu’à ce qu’ils soient rachetés par le groupe Legendre pour la construction d’un hôtel. L’œuvre est démontée fin 2014, et se met en quête d’un nouveau perchoir.

Respublica de Nicolas Milhé Photo : DR

L’idée d’une installation de l’œuvre sur la Base sous-marine « a été rapidement évoquée » explique Nicolas Milhé.

« Il était prévu que Respublica soit montrée d’abord dans le cadre de l’exposition Hypernuit [sélection d’œuvres du CAPC et du Frac en mai 2022 à la Base sous-marine, NDLR], mais il fallait un emplacement pertinent, qui a du sens par rapport à l’historique de ce bâtiment. »

« Message fort »

Le choix de cet emplacement allait prendre le temps de réaliser les études de faisabilité. Ce n’est qu’à l’été 2023 que la Ville de Bordeaux et le Fonds régional d’Art contemporain (Frac) parviennent à établir une convention pour « un dépôt de 5 ans renouvelable, avec des droits de monstration et des honoraires de l’artiste de 3000€ forfaitaire plus 60 € par an », explique Dimitri Boutleux.

L’adjoint au maire de Bordeaux chargé de la création et des expressions culturelles, souligne le « message fort envoyé » par l’installation de Respublica sur un bâtiment construit par les nazis durant la Seconde Guerre mondiale, « dans le contexte qu’on connaît de droitisation de la politique actuellement ».

La réalisation de Respublica pour Evento a été cofinancée par la Ville de Bordeaux (54 000 €), la Région Aquitaine via le développement du Frac (20 000€), et l’Etat dans le cadre de la commande publique (50 000€). Nicolas Milhé en a fait don au FRAC Aquitaine où elle intégré à sa collection publique régionale.

En mai 2024, une autre sculpture de Nicolas Milhé a été installée sur la façade d’un bâtiment dans le quartier Amédée Saint-Germain, financée par le Fonds Cré’Atlantique. Le Baron gris, d’une envergure de près de 5 mètres et réalisée en fonte d’aluminium, représente un busard cendré, une espèce menacée d’extinction, « un rapace diurne migrateur qui interpelle les citadins sur le respect de la nature ».

Le Baron gris de Nicolas Milhé Photo : DR

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Photo : SB/Rue89 Bordeaux

Photo : WS/Rue89 Bordeaux

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