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Législatives : vague brune sur le Sud Ouest

En tête du premier tour des élections législatives, le Rassemblement national est en passe d’avoir la majorité à l’Assemblée nationale dimanche prochain. L’extrême droite peut tripler le nombre de ses députés en Gironde, faire le grand chelem dans le Lot-et-Garonne ou en Dordogne, et conquérir ses premiers sièges en Charente-Maritime et dans Landes. Le front républicain est mis à l’épreuve.

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Législatives : vague brune sur le Sud Ouest
Réaction des militants au QG du Rassemblement national à Bordeaux

En Gironde, Edwige Diaz est la seule députée réélue dès le premier tour ce dimanche 30 juin, et le Rassemblement national s’est qualifié pour le second tour dans 10 des 11 circonscriptions du département, arrivant en tête dans la moitié d’entre elles. A l’image du pays, elle peut donc espérer conquérir une majorité des 12 sièges de Gironde.

Grégoire de Fournas (42,32% dans le Médoc), Sandrine Chadourne (43,8% dans le Libournais), François-Xavier Marques (38,54% dans le sud Gironde), Rémy Berthonneau (38,41% dans l’Entre deux Mers) ont entre 8 et 14 points d’avance sur leurs concurrents immédiats.

Des reports de voix en question

La socialiste Pascale Got, les députés sortants de la majorité Florent Boudié et Sophie Mette, ainsi que l’insoumise Mathilde Feld devront espérer des reports de voix importants pour rattraper leur retard et l’emporter dimanche prochain.

Dans ces quatre circonscriptions, les candidats arrivés en troisième position ont annoncé, ou ne devraient pas tarder à le faire, leur désistement pour faire barrage à l’extrême droite, répondant aux souhaits manifestés dimanche, de façon plus ou moins claires, par les états majors.

Mais les électeurs suivront-ils le mouvement ? En position de se maintenir, le député Renaissance Pascal Lavergne, 3e, a certes annoncé qu’il se désistait, sans appeler à voter pour Mathilde Feld, qui pourrait être handicapée par son étiquette LFI.

Ce sera plus jouable pour Sophie Panonacle sur le Bassin d’Arcachon, une autre circo où le RN a viré en tête. Si la députée sortante (Renaissance) est distancée par Laurent Lamara (31,75% contre 36,83%), elle peut tabler sur des réserves plus importantes que son rival à gauche et (peut être) chez les Républicains, un matelas de près de 30%.

Trois triangulaires

L’élue macroniste est ainsi une des rares membres de la majorité présidentielle en mesure de sauver son siège. Sur les sept députés sortants de la majorité, seul Thomas Cazenave est en ballotage favorable au soir du premier tour. Avec 38,31% des voix, le ministre délégué aux comptes publics a 4 points et 3000 voix d’avance sur la candidate écologiste du Nouveau Front populaire, Céline Papin.

Mais le deuxième tour sera une triangulaire, à l’issue parfois incertaine, avec le RN Bruno Paluteau. Deux autres circonscriptions dans lesquelles les candidats d’extrême droite, arrivés troisièmes et qualifiés, devraient voir s’opposer les trois blocs : la 7e (Pessac, Gradignan, Cestas) et la 6e (Mérignac, Saint-Médard-en-Jalles). Preuve que le RN séduit de plus en plus l’électorat urbain qui lui était jusqu’il y a peu moins favorable.

Dans ces territoires de l’ouest de Bordeaux, l’avantage est aux candidats socialistes du NFP : Sébastien Saint-Pasteur et Marie Récalde pourraient faire chuter deux députés sortants Renaissance, élus depuis 2017, l’ex ministre Bérangère Couillard et Eric Pouilliat. Et rejoindre à l’Assemblée nationale les trois députés de gauche sortants, Nicolas Thierry, Loïc Prud’homme et Alain David, bien placés pour rempiler dans leurs trois circonscriptions bordelaises.

Tsunami

L’agglomération va-t-elle se retrouver dans la peau d’un village gaulois encerclé par des garnisons rurales RN ? Si on dézoome un peu, la vague brune déferle sur une grande partie de l’hinterland de Nouvelle-Aquitaine.

L’extrême droite est sur le point de faire le grand chelem (3 circos sur trois) dans le Lot-et-Garonne, se retrouve en tête dans les trois circos de Dordogne, dans quatre circos sur cinq de Charente-Maritime (sauf La Rochelle), dans deux circos sur trois de Charente (sauf Angoulême) et des Landes, dans la Creuse… Le barrage devra être en béton armé pour éviter un tsunami.

Mais la région compte aussi des départements qui, si on raisonne en termes de nombre d’habitants, et non de circonscriptions, ont mis la gauche en tête : la Haute-Vienne, les Pyrénées-Atlantique… et la Gironde.


#Députés de la Gironde

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