Le tribunal correctionnel de Bordeaux a condamné ce jeudi Larbi, le patron d’une entreprise de prestation de services viticoles à 30 mois de prison dont 20 mois assortis d’un sursis probatoire, et une amende de 15000 euros, pour « traite d’êtres humains », rapporte le journal Sud Ouest. Son père, Jilali, a été condamné à 15 mois de prison, dont 7 assortis d’un sursis probatoire pour « complicité ».
Également poursuivis, l’oncle du prévenu, Driss, et son épouse, Angélique, ont été relaxés. La complicité d’Aisha, la mère de Larbi, n’a pu être démontrée, toujours selon le quotidien.
Quatre plaignants
Tous les cinq, membre d’une famille venue du Lot-et-Garonnais, étaient accusés par quatre travailleurs marocains de mauvaises conditions de travail et d’hébergements d’avril 2022 à mai 2024 en Gironde et dans le Lot-et-Garonne pour un travail dans les vignes.
Les quatre plaignants ont affirmé dans leurs témoignages avoir déboursé 100 000 dirhams, soit 10 000 euros, pour obtenir leur contrat de travail. Certains ont dit avoir dormi entassés à même le sol, avoir effectué des travaux en dehors de leur activité de vendangeurs et de ne pas avoir reçu les salaires promis.
Le tribunal a donné raison aux plaignants, se basant notamment sur le rapport de la Direction régionale de l’économie, de l’emploi, du travail et des solidarités (DREETS) qui a relevé des conditions d’insalubrité manifestes.
Aux condamnés, le tribunal a prononcé une interdiction de gérer une entreprise en lien avec le travail agricole pendant cinq ans et le versement 15 000 euros à chacun des quatre plaignants. Ils disposent de dix jours pour faire appel.
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