Porteur « de bonnes nouvelles », l’adjoint à la culture de Bordeaux était présent à la présentation de la saison 2024-2025 de La Manufacture CDCN. En fin de compte, Dimitri Boutleux évoque juste un « formidable projet », mis en place après « un process de longue haleine ».
Le lieu a longtemps attendu que le budget travaux soit intégré aux investissements de la mairie, puis le choix du lauréat dans la dernière short list. Les contraintes légales liées à un éventuel recours contre le projet retenu obligeant à un certain délai, son nom ne sera connu qu’en octobre.
Barbara Butch pour finir
Plus c’est long, plus c’est bon, dit-on. Il faudra donc être patient pour connaître l’architecte qui réalisera la rénovation du bâtiment de La Manufacture. Pour une livraison à la veille de la saison 2026-2027, les travaux devraient commencer en avril 2025.
« Une soirée de fermeture est prévue avant les travaux. A cette occasion, on a convié le chorégraphe Mickaël Phelippeau qui proposera une Yellow party », annonce l’équipe de La Manufacture.
Cet artiste nantais, passé souvent par Bordeaux, notamment pour l’inauguration du même CDCN dans ses actuels murs en 2018, a prévu pour la clôture un grand bal avec, en deuxième partie, un dj set de Barbara Butch, icône queer qui a défrayé la chronique à l’occasion de l’inauguration des Jeux Olympiques de Paris. La date de la soirée, et celle de l’ouverture de la billetterie, seront prochainement communiquées.
Hommages
Bien avant ce final, plus d’une vingtaine de spectacles sont programmés pour la saison de La Manufacture à Bordeaux (et une dizaine à La Rochelle). Celle-ci démarre en septembre pour le Festival des arts de Bordeaux avec Skatepark de Mette Ingvartsen (les 28 et 29 au Carré-Colonnes à Saint-Médard) qui invitent notamment des skateuses et des skateurs locaux.
En octobre, coup de cœur pour Maya Deren avec Daphné Biiga Nwanak et Baudouin Woehel (le 17 à La Manufacture). Cette création au croisement du théâtre, de la musique et de la danse, rend hommage à une personnalité majeure du cinéma expérimental américain des années 40.
Il sera difficile en novembre de passer à côté de One Shot d’Ousmane Sy (les 14 et 15 au Carré-Colonnes à Saint-Médard). Ce spectacle puissant du pionnier du hip-hop français, décédé en cours de son élaboration en 2020, réunit huit danseuses aux influences multiples comme l’afro, le dance hall, le clubbing ou le flamenco. En décembre, ne pas rater Chloé Moglia, trapéziste et danseuse, qui présente O (3 et 4 à La Manufacture), un spectacle vertigineux qui se joue de la gravité.
Engagements
Autres pépites en 2025 : Rébecca Chaillon présente Plutôt vomir que faillir (9 janvier à La Manufacture), un spectacle qui transforme le plateau en cantine scolaire et qui explore l’adolescence des minorités ethniques et sexuelles à travers les premières découvertes, les inévitables confusions, et les violences invisibles.
Tout aussi engagées, Leïla Ka revient pour Maldonne (13 mars à L’Entrepôt au Haillan). Cette création avec cinq danseuses met en avant les injustices quotidiennes que peuvent vivre certaines femmes et la sororité qui les sauve de l’indifférence.
Autre injustice envers les femmes, le harcèlement de rue est dénoncé par Mathilde Monnier dans Black Lights (10, 11, 12 avril à la salle Vitez), inspiré de la série télévisée H24 diffusée sur Arte en 2021. Et enfin en juin (lieu et date encore à définir), les Italiennes Silvia Gribaudi et Claudia Marsicano dynamiteront les clichés du standard féminin avec R.Osa.
Silvia Gribaudi signe aussi Grand jeté qui réunit dix jeunes danseuses et danseurs de MM Contemporary Dance Company (25 et 26 mars à Angoulême et 28 au Centre culturel des Carmes à Langon). Sans oublier, Dogs de Michel Schweizer, création 2025 dont la première se joue à La Manufacture (27, 28, 29 mars)… et bien d’autres spectacles à découvrir sur le site de La Manufactre.
Soutien à la professionnalisation
Pour la saison 2024-2025, La Manufacture inaugure à Bordeaux un projet d’accompagnement de dix jeunes artistes chorégraphes sélectionnés sur dossier. Ce Programme danse 360° consiste à soutenir la professionnalisation et l’insertion de ces artistes avec 160 heures sur une période de 7 mois.
Un des axes remarqué de ce dispositif est la prise en compte des enjeux sociétaux dans la pratique chorégraphique, à savoir la santé et la transition écologique, ainsi que la sensibilisation au harcèlement et aux violences sexistes et sexuelles.
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