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La droite municipale s’unit pour demander une mission d’évaluation sur la sécurité à Bordeaux

Les groupes d’opposition Bordeaux Ensemble et Renouveau Bordeaux cosignent une lettre pour demander à Pierre Hurmic la création d’une « mission d’information et d’évaluation » de la politique sécuritaire à Bordeaux. La requête sera « étudiée » promet la majorité.

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La droite municipale s’unit pour demander une mission d’évaluation sur la sécurité à Bordeaux
Des agents de la police municipale de Bordeaux

La sécurité à Bordeaux s’apprête à animer de nouveaux débats au conseil municipal. Peut-être même dès celui prévu le 5 novembre. Les deux groupes d’opposition de droite, Bordeaux Ensemble, de l’ancien maire Nicolas Florian (LR), et Renouveau Bordeaux, du député et ex ministre Thomas Cazenave (Renaissance), cosignent en effet une lettre demandant au maire d’inscrire « à la plus prochaine séance du Conseil municipal une délibération portant création d’une mission d’information et d’évaluation » sur la sécurité à Bordeaux.

« Nous considérons que le Conseil municipal doit être éclairé par des éléments d’information factuels et objectifs et que la politique municipale de sécurité et de prévention de la délinquance menée depuis quatre doit être évaluée dans un cadre transpartisan », annoncent-ils d’emblée.

Ils se réfèrent au code des collectivités territoriales, qui prévoit que le conseil municipal puisse délibérer de la création d’une telle mission si elle est demandée par un sixième de ses membres, un quorum atteint avec les 15 élus de ces deux groupes.

Cette MIE serait composée d’une dizaine d’élus de la majorité et de l’opposition selon leur représentativité au conseil municipal. Elle « s’inscrira utilement dans le travail de détermination de la doctrine de la police municipale annoncé par [l’] adjoint Marc Etcheverry », estime l’opposition dans son courrier.

Armement et vidéosurveillance

La MIE ne « saurait toutefois se limiter à la seule évaluation de la direction de la police municipale de la Ville de Bordeaux », poursuivent ses cosignataires. Bordeaux Ensemble et Renouveau Bordeaux demandent que cette formation se penchent sur les effectifs de la police municipale depuis 2019, un sujet sur lequel les chiffres divergent.

Elle devrait également procéder à un inventaire du parc véhicule et de l’équipement de la police municipale. Une demande qui conduira inévitablement au sujet brulant de l’armement de la police municipale, une revendication clairement identifié chez ces agents et que la droite défend mordicus.

Un inventaire annuel et détaillé des interventions de la police municipale depuis 2019 est également demandé, au même titre que les missions des diverses brigades : anti-incivilités, montée (utilisant des chevaux) et cynophile.

La brigade montée de Bordeaux Photo : WS/Rue89 Bordeaux

La MIE se pencherait aussi sur le bilan de la vidéosurveillance. D’abord réticent à son développement, Pierre Hurmic a quelque peu assoupli sa position. Dans une lettre à Bruno Retailleau pour demander une compagnie CRS à demeure, le maire de Bordeaux a souligné le renforcement de ce dispositif avec un centre de supervision urbaine et toujours plus de caméras : « Notre ville en compte 200 aujourd’hui, soit une augmentation de +45% depuis le début de mon mandat », écrivait l’édile.

A l’étude

Les deux groupes principaux de l’opposition espèrent ainsi ouvrir une nouvelle brèche sur un sujet qui ne manque pas d’échauffer régulièrement les esprits dans la salle du conseil, comme après les événements de Saint-Michel survenus en septembre.

« D’évidence, nous ne partageons pas le même diagnostic sur la situation sécuritaire que connaît notre ville ni la même appréciation des politiques municipales menées et à mener », ont-ils rappelé dans leur courrier.

Bordeaux Ensemble et Renouveau Bordeaux réclament régulièrement un débat sur la sécurité. Tout comme ils avaient pressé le maire pour signer le contrat de sécurité intégré avec Gérald Darmanin, ancien ministre de l’Intérieur, finalement conclu en juin 2024 après trois ans de négociations. Pierre Hurmic a régulièrement évoqué la responsabilité de l’Etat sur ce registre, notamment en matière de lutte contre le trafic de drogues.

Cette nouvelle requête aura-t-elle sa délibération en novembre ?

« On l’a reçue aujourd’hui, en même temps qu’elle a été transmise à la presse, répond Marc Etcheverry, adjoint chargé de la sécurité. Nous allons l’étudier avec tout le sérieux que mérite le sujet de la sécurité des Bordelais. »


#bordeaux ensemble

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