Rebelote. Pierre Hurmic a repris la plume pour écrire à Bruno Retailleau, nouveau locataire de la place Beauvau.
« Je me permets, Monsieur le ministre, de vous réitérer la requête que j’avais faite en son temps à votre prédécesseur, et restée sans réponse : l’affectation à demeure d’une compagnie de CRS à Bordeaux. »
Le maire de Bordeaux demande une brigade « nouvelle génération », « à l’instar de celles crées depuis un an à Marseille, Saint-Herblain, Chassieu et Montauban ». Ces brigades sont spécialement formées « pour lutter contre les violences urbaines et le trafic de stupéfiants, en appui des effectifs locaux ».
Progression de la délinquance
Pierre Hurmic reconnait que « Bordeaux n’est pas épargnée par la progression de la délinquance qui touche les grandes villes françaises, dont les espaces publics sont le théâtre de faits de violence et d’incivilités ». Pour convaincre le nouveau ministre LR, l’édile fait les comptes.
« Depuis 4 ans, nous avons augmenté les effectifs de nos policiers municipaux de 138 en 2020 à 187 en 2024. Nous avons augmenté la présence de médiateurs dans les rues bordelaises de 18 en 2020 à 30 en 2024. Nous avons renforcé le dispositif de vidéoprotection, avec un centre de supervision urbaine et toujours plus de caméras : notre ville en compte 200 aujourd’hui, soit une augmentation de +45% depuis le début de mon mandat », écrit Pierre Hurmic.
Le maire rappelle également la signature, en juillet 2024, du Contrat de sécurité intégrée, et mentionne en passant le « partenariat toujours plus étroit avec la préfecture et les forces de police, avec notamment une convention de coordination renforcée ».
6e métropole sans compagnie
En 2020, la ville avait obtenu une demi-compagnie pour renforcer la vigilance du plan Vigipirate, passée à son seuil maximum Urgence attentat après l’assassinat de Samuel Paty à Conflans-Sainte-Honorine et l’attaque de la basilique Notre-Dame à Nice. Les CRS – une trentaine – sont repartis au bout d’un an. Depuis, Pierre Hurmic évoque régulièrement la nécessité d’une compagnie à demeure.
Cette nouvelle demande est étayée par les mêmes arguments. Le maire souligne que « la métropole bordelaise, sixième aire urbaine française par sa population, est la seule agglomération de cette taille à être dépourvue d’une compagnie de CRS à demeure ».
Toujours en phase avec son opposante au conseil municipal, Nathalie Delattre, qui avait fait la même demande lorsqu’elle était sénatrice, Pierre Hurmic pourrait se tourner vers celle qui est devenue ministre dans le gouvernement Barnier, pour appuyer sa requête.
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