« Depuis 40 ans, chaque année, on pousse de plus en plus de gens à l’aide alimentaire. Ils sont 2 millions aujourd’hui, 14% sous le seuil de pauvreté. Il faut agir pour qu’on puisse enfin aider des personnes qui n’arrivent pas à se nourrir correctement, à pouvoir s’épanouir avec le revenu de leur travail, et aller chercher des produits de qualité qui seront justement rémunérés. »
Thierry Marx dresse un constat sévère « de la malnutrition », du « low cost, cette économie du renoncement [qui] nous a fait abandonner une agriculture de qualité, perdre nos industries, et bien souvent nous a amené dans le mur économiquement ».
Le chef cuisinier, doublement étoilé au Guide Michelin, est le parrain de la deuxième édition du festival Bon ! à Bordeaux qui se tient du lundi 7 octobre, jusqu’au dimanche 13 octobre 2024. « Je ne pouvais pas ne pas m’associer au Festival Bon ! » poursuit celui qui avait créé un magazine trimestriel pendant la crise sanitaire de 2020, qui porte le même nom.
« On n’a pas les moyens de mal manger, ajoute-t-il. Quand on voit ce que coûte une mauvaise alimentation en termes de santé publique, c’est effarant. »
Vitrine des valeurs écologistes
« Que ce soit clair, le Festival Bon ! n’est pas une simple animation, c’est le prolongement festif et gourmand d’un engagement fort de notre mandat. Il est la vitrine de nos valeurs écologistes et de la politique volontariste et résolue que nous menons depuis 2020 », tonne Pierre Hurmic.
Au restaurant Les Récoltants, le maire de Bordeaux était en compagnie de Eve Demange, conseillère municipale déléguée pour la résilience alimentaire, et du chef médiatique. Il défend « une alimentation plus équilibrée et plus végétale » (75% végétale et 25% animale) et rappelle les « choix » de la ville pour la restauration scolaire où la part de produits bio préparés a atteint les 63%.
« Une alimentation meilleure pour la santé, vertueuse pour la planète, et bénéfique pour les filières et les producteurs régionaux » reprend le maire qui salue « l’incroyable mobilisation de la gastronomie bordelaise, des professionnels bordelais, et de la vie associative ».
« Bien manger est un plaisir, nous voulons aussi que ce soit accessible à tous et il s’agira de partager les savoirs faire, les bons plans pour manger bien sans se ruiner », poursuit l’édile sur un ton engagé. Avant de conclure en citant Montaigne : « En la vertu même, le dernier but de notre visée, c’est la volupté. »
Deux fois plus de rendez-vous
« Comment réinventer notre cuisine en intégrant les enjeux de demain ? C’est la question centrale du Festival Bon ! » qui avait accueilli, en 2023, 3 000 personnes dans plus de 30 lieux pour une cinquantaine de rendez-vous. « Enormément d’ateliers ont été complets très rapidement », affirme Eve Demange avec « 16000 fiches recettes distribuées aux enfants des écoles de la ville ».
« Fort de ce succès, cette année, on a doublé le nombre d’événements proposés, puisque on est à plus de 90 rendez-vous » poursuit l’élue, couronnés par un événement de clôture samedi 12 octobre, Chaud Show, mis en place par le Bordeaux Food Club.
Les producteurs locaux sont associés à l’édition, mais aussi le Marché d’intérêt nation de Bordeaux avec des ateliers dans le nouveau Pavillon de la gastronomie inauguré en novembre 2023. Le Garage Moderne, la Fabrique Pola, Darwin sont de la partie, comme la Cité du Vin qui accueille une table ronde sur l’agriculture face au réchauffement climatique le 13 octobre. Tout comme des restaurants comme L’Atelier des Faures ou Panaille.
De son côté, Thierry Marx organise, le vendredi 11 octobre à la ManuCo, un menu avec des femmes réfugiées ou issues de l’immigration de l’association Marie Curry.
Pour tout savoir sur le Festival Bon !
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