En quatre ans, Bordeaux Grandeur Nature a largement dépassé ses objectifs initiaux. Plus de 57 000 arbres ont été plantés, dont 13 395 en 2024 alors que l’objectif annuel était d’environ 9 500 arbres. Une constante progression a été constatée par la municipalité, depuis la première saison en 2021 avec 6 000 arbres plantés.
Concrètement, ces chiffres prennent pour 2025 la forme de places publiques aménagées (Mareilhac, à Bacalan, ou encore la place Stalingrad, où 5000m2 vont être végétalisés), d’une dizaine de micro-forêts (dont place Récapet à Nansouty), jardins partagés et murs végétalisés, ou encore de 19 cours buissonnières dans les écoles. Environ 40 millions d’euros sont ainsi investis chaque année.
Pierre Hurmic, maire de Bordeaux, souligne que ces initiatives répondent à un double enjeu : réparer les erreurs d’une urbanisation excessive et anticiper les effets du changement climatique.
« Ce n’est pas la zéro artificialisation nette que nous prévoyons, c’est la zéro artificialisation brute, c’est-à-dire pas du tout d’artificialisation sur le territoire de la ville de Bordeaux. L’objectif est de reconnecter la ville à son sol naturel. C’est pour ça que nous débitumons », réaffirme à nouveau le maire.
Les objectifs à l’horizon 2025 sont d’accroître la biodiversité en milieu urbain et de permettre un meilleur confort thermique, en réduisant la température dans la ville de 2°C durant les périodes de fortes chaleurs.
Un travail avec les habitants
Si les résultats se veulent aujourd’hui satisfaisants, la mise en œuvre du projet n’a pas toujours été facile.
« Il faut trouver des solutions en accord avec les citoyens en intégrant leurs usages, admet Didier Jeanjean, adjoint chargé de la nature en ville. En effet, nombreux étaient les habitants s’inquiétant de la suppression de place de parking et de la fermeture de rues à la circulation. »
Face à cela « nous avons misé sur une démarche progressive et expérimentale pour apaiser ces réticences » explique l’adjoint. Entre 2020 et 2024, la rue Cazemajor, au sud de la Victoire, a par exemple connu plusieurs étapes de transformation.
La première année, quelques places de stationnement sont remplacées par des emplacements pour vélos. Deux ans plus tard, l’ensemble des emplacements voitures sont remplacés par à un aménagement de banc et plantes en pots. Ces derniers finissent en pleine terre cette année, pour l’aménagement définitif de la rue.
Un système similaire est actuellement en cours place Calixte-Camelle dans le quartier de la Benauge. Des concertations ont aussi eu lieu entre les habitants du quartier et les élèves du lycée Magendie ainsi que l’association Bast’ID, tous les deux investis dans la refonte de cette place.
« On est parti sur l’objectif d’un design urbain transitoire, explique Émilie Baroz, enseignante en arts appliqués au lycée Magendie. C’est expérimental, une occupation temporaire avant le définitif qui laisse le temps, d’ajuster et aussi de comprendre le projet pour les citoyens les plus récalcitrants. »
2025 : une année charnière
En 2025, le programme s’étend avec des projets phares. À Auchan-Lac, « 2 000 m² seront désimperméabilisés et 140 arbres plantés » ce qui représente « la végétalisation de 20 % des 37 hectares du centre commercial », expose Emilie Sampson de l’entreprise Nhood, filiale immobilier d’Auchan chargée du projet de requalification.
La Cité Bleue de Bacalan va aussi connaître une transformation. Sur les sept hectares de l’ancien site industriel, 20% seront végétalisés avec un objectif : « Laisser la place aux piétons, et permettre au public d’accéder aux acteurs de La Cité Bleue », explique Jérémie Ballarin, coordinateur de la Cité Bleue.
Pour cette année 2025, la ville tient à ce que la population soit actrice de ce projet. En lien avec le programme « plantons 1 million d’arbres », 26 « passeurs d’arbres » seront sélectionnés.
« L’idée c’est d’avoir des ambassadeurs de l’arbre et de la nature en ville, sur qui on pourra s’appuyer et former, pour les inclure dans nos programmes de végétalisation, dans nos choix de végétalisation et dans le montage de nos programmes » explique Didier Jeanjean.
Les candidatures seront ouvertes du 7 décembre au 7 février sur le site de Bordeaux Métropole.
Chargement des commentaires…