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Un opéra de Nino Rota avec le Chœur de l’ONB, mis en scène par Julien Duval

L’opéra Il cappello di paglia di Firenze est sur la scène de l’Auditorium du 7 au 9 novembre 2024. Cette création entièrement bordelaise fête les 10 ans de Salvatore Caputo à la tête du Chœur de l’Opéra de Bordeaux.

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Un opéra de Nino Rota avec le Chœur de l’ONB, mis en scène par Julien Duval
Il Cappello di paglia di Firenze avec le Chœur de l’Opéra national de Bordeaux Aquitaine (

« Zéro achat, zéro kilomètre » : c’est dorénavant un des rendez-vous annuels de l’Opéra national de Bordeaux Aquitaine. Il s’agit non seulement de recycler les décors et accessoires déjà dans les réserves, mais aussi d’éviter les grands frais de déplacements et d’hébergements. « Et donc de travailler avec les artistes d’ici », précise Salvatore Caputo, le chef du Chœur de l’Opéra de Bordeaux.

« C’est un rendez-vous Opéra-chœur. Je m’engage à choisir des titres pour mettre en évidence et en valeur les personnalités individuelles des artistes de notre Chœur dans des rôles de solistes. Ça donne à chacun une chance de sortir de sa zone de confort et aussi la possibilité de développer ses compétences. »

Après Porgy and Bess et Treemonisha, le néo-Bordelais venu d’Italie a choisi Il Cappello di Paglia di Firenze (Le Chapeau de paille d’Italie), de Nino Rota. « Connu du grand public pour ses musiques de films pour Fellini, et aussi pour Le Parrain, de Francis Ford Coppola, il était en réalité un des plus grands musiciens classiques italiens », explique-t-il.

Opérette dynammique

Nino Rota est un auteur d’opéras légers, dits des « farces ». Écrit en 1945-1946, à la Libération, Le Chapeau de paille d’Italie est inspiré d’une pièce de théâtre du dramaturge français Eugène Labiche (1815-1888). Son pitch : Le cheval de Fadinard mange le chapeau de paille d’Anaïs, alors en tendre conversation avec son amant. Le couple exige que le chapeau soit remplacé par un autre identique car la jeune femme a un mari jaloux, qui s’étonnerait de cette disparition…

« J’aime beaucoup reprendre le concept des opérettes, un genre quelquefois méprisé, mais qui en réalité offre des moments incroyables de complicité avec le public », ajoute Salvatore Caputo.

L’œuvre a été raccourcie (une heure et quart, contre environ deux heures). « L’objectif est que la musique soit plus dynamique en supprimant les passages lents, et d’attirer un public qui n’a pas l’habitude d’aller voir un opéra », justifie le chef de chœur. La mise en scène a été confiée à Julien Duval, comédien et metteur en scène, fondateur avec Carlos Martins de la compagnie bordelaise « Le Syndicat d’Initiative ».

Il Cappello di paglia di Firenze mis en scène de Julien Duval (Photo : Pierre Planchenault)

Auteur, entre autres, de Paradeisos et de Candide (deux spectacles vus au Théâtre national Bordeaux Aquitaine), Julien Duval est un choix bien plus que « zéro kilomètre ».

« Quelquefois, on a besoin d’avoir une vision différente des spécialistes habituels de l’opéra pour pouvoir décodifier notre manière de faire et ajouter des compétences », souligne Salvatore Caputo.

10 ans de Caputo à Bordeaux

De son côté, Julien Duval se dit « excité » de s’attaquer à « un opéra très théâtral » pour son premier exercice du genre :

« Je n’avais jamais fait de mise en scène d’opéra, et j’en rêvais. Il y a toujours eu un rapport à la musique très important dans tous mes spectacles. Mais ce que je trouve passionnant ici, c’est que la musique offre un rapport direct à l’émotion. Il s’agit alors de comprendre l’intention du compositeur pour tenter de créer des images qui vont porter cette émotion, qui vont porter cette musique. »

C’est un Chapeau de paille d’Italie tout en couleur et tout en rythme qui se joue sur les planches de l’Auditorium de Bordeaux. Cet opéra populaire italien, riche d’une partition musicale très accessible, trouve son équilibre entre envolées joyeuses et riches émotions. Une création qui vient couronner les 10 ans de Salvatore Caputo, à la tête du Chœur depuis novembre 2014, ravi de poursuivre l’aventure bordelaise :

« Un chef de chœur, c’est un peu comme un entraîneur de football, en général, on aime beaucoup changer. Il semblerait qu’ici, je vais rester pour toute la suite de ma carrière. »

Plus d’infos sur le site de l’Opéra


#opéra

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