Média local avec zéro milliardaire dedans

Les huit métiers qui recruteront le plus en 2025 en Nouvelle-Aquitaine

En Nouvelle-Aquitaine, Cap Métiers accompagne les publics dans leur orientation et recherche d’emploi. En cette fin d’année, l’agence a analysé les secteurs les plus porteurs pour 2025, et dresse un tableau des métiers qui connaîtront les plus forts besoins. Si certains secteurs peinent à attirer, d’autres sont en pleine expansion.

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Les huit métiers qui recruteront le plus en 2025 en Nouvelle-Aquitaine

1- Agent d’entretien, des débouchés garantis

En 2025, le métier d’agent d’entretien – femmes et hommes de ménage, mais aussi techniciens d’entretien spécialisés (nettoyage industriel, désinfection, maintenance légère) – se classe en tête des métiers les plus recherchés avec près de 45 000 départs à la retraite et 6 000 nouveaux postes créés. Le secteur connaît « une très forte attractivité pour les chercheurs d’emploi et également pour les jeunes suivis en mission locale », explique Angélique Cayrac, directrice des ressources et analyses « emploi, formation, métiers et territoires » à Cap Métiers. 

Cette profession est particulièrement prisée car elle permet une insertion rapide dans le monde du travail, même sans qualifications spécifiques. De plus, « la formation se fait directement sur les postes de travail », ajoute Angélique Cayrac. Ce métier répond à un besoin constant, notamment dans les établissements publics et privés. Les agents d’entretien sont particulièrement demandés dans les établissements scolaires, les hôpitaux, et les bureaux. 

D’après Cap Métier 76% des travailleurs dans ce secteur sont en CDI et 35% à temps partiel. Ils sont également 32% à travailler le samedi et seulement 6% la nuit. Le salaire médian est de 1 428 € nets par mois. Si peu de formation est généralement nécessaire, la région propose de nombreuses formations niveau CAP et bac.

2- Aide à domicile, un besoin qui explose

Le besoin d’aides à domicile explose en Nouvelle-Aquitaine, et ce métier arrive en seconde position avec une prévision de 36 000 recrutements d’ici 2025, en raison des 25 000 départs à la retraite et de la création de 11 000 nouveaux postes. La région est particulièrement concernée par ce phénomène, en grande partie en raison du vieillissement de sa population. « La Nouvelle-Aquitaine est aussi attractive pour finir ses jours de façon agréable, » explique Angélique Cayrac. 

Cependant, malgré un besoin très fort, ce métier est aussi très difficile à exercer. En effet, les aides à domicile travaillent souvent en horaires décalés, parfois en soirée ou durant les week-ends, et doivent se déplacer régulièrement sur le territoire pour s’occuper de personnes âgées ou dépendantes. Le turnover est élevé en raison des conditions de travail éprouvantes, et « les agents travaillent isolés, avec une pression émotionnelle forte » précise-t-elle.

Actuellement, 80 % des aides à domicile sont en CDI. Cependant, 60% sont à temps partiel et 20% travaillent le dimanche. Les salaires sont également précaires avec un salaire médian en dessous du SMIC à 1 345€ nets par mois et 44% qui perçoivent moins de 1 250€. Les entreprises d’action sociale sans hébergement sont les principaux employeurs dans ce secteur, avec 64% des aides à domicile qui exercent dans ces entreprises. Ici encore, les CAP et bac pro de service à la personne sont les principales formations. 

3- Enseignant, une vocation à encourager

Les métiers de l’enseignement arrivent en troisième position avec un besoin de remplacement de 30 000 départs à la retraite d’ici 2025, soit près de 34% des postes qui doivent être renouvelés. Cependant, malgré des besoins évidents, l’attractivité de cette profession est en déclin, notamment en raison des niveaux de rémunérations dans la fonction publique qui ne rivalisent plus avec ceux du privé, ainsi que des formations longues peu attirantes. « Il y a des candidatures aux masters pour les métiers de l’enseignement, mais elles restent insuffisantes par rapport aux places disponibles. Je pense aux formations en langue, en littérature, en civilisation étrangère, sciences du langage, etc. », indique Angélique Cayrac. 

De plus, l’accès aux formations et aux métiers d’enseignant manque de clarté pour les jeunes, « les modalités d’accès sont moins visibles, et souvent, on ne sait pas comment devenir enseignant », souligne Angélique Cayrac. 

Cap Métiers révèle un métier plutôt stable en Nouvelle-Aquitaine, avec 85% qui sont en CDI ou fonctionnaires et seuls 16% sont en temps partiel. En revanche, 49% travaillent le samedi et 30% le dimanche, contrairement à certaines idées reçues sur les profs… Le salaire s’élève par rapport aux deux premières places, avec 55% des enseignants qui gagnent entre 2 000 et 3 000 € par mois. La formation aussi, puisque les formations nécessaires commencent à Bac +2. 

En Nouvelle-Aquitaine, il est possible de passer des diplômes d’État et titre professionnels de professeur.e dans différents domaines artistiques (danse, musique…), mais aussi dans la conduite et la sécurité routière. Pour enseigner au niveau primaire, secondaire ou dans l’enseignement supérieur, de nombreux Master (niveau Bac +5) dans les disciplines littéraires et scientifiques peuvent être réalisées dans la région.

Les prédictions mettent en tête des métiers recherchés ceux de formateurs (moniteurs d’auto-école, etc), suivis de professeurs du secondaire et professeurs du supérieur. 

4- Aide-soignant, en tension de longue date

Le métier d’aide-soignant occupe la quatrième place des métiers les plus recherchés, avec plus de 30 000 postes à pourvoir en 2025. C’est un secteur en tension de longue date, notamment dans les hôpitaux et établissements de soins. Le métier est confronté aux mêmes difficultés que celui d’aide à domicile, avec des horaires décalés, une pression physique et émotionnelle forte, et un turnover élevé. 

Cependant, la demande reste forte, en particulier dans les établissements de santé où le vieillissement de la population génère un besoin constant indique Cap Métiers. Leurs statistiques dressent des conditions de travail difficiles. Aujourd’hui 60% travaillent le samedi, 56% le dimanche et 15% la nuit. C’est aussi 24% de personnes en CDD et intérim, le même taux à temps partiel. Le salaire médian mensuel quant à lui est de 1 549 €. C’est aussi 38% qui travaillent dans les hôpitaux et 31% dans les hébergements médico-sociaux. 

Les principaux diplômes réalisables dans la région sont les diplômes d’État d’accompagnement, d’aide-soignant ou d’auxiliaire de vie, niveau CAP à Bac. Il n’y a aucun diplôme niveau Bac +2 ou plus.

5- Conducteur de véhicules lourds et logistique, exigeant mais attractif

Le secteur de la conduite et de la logistique se classe en cinquième position, avec près de 21 000 recrutements prévus d’ici 2025, principalement en raison des départs à la retraite et des besoins dans les transports. Si les métiers de la conduite attirent généralement pour le sentiment de liberté qu’ils procurent, ils sont également confrontés à des défis importants, notamment des coûts de formation élevés et une pression constante pour maintenir l’emploi à long terme. 

« Former à la conduite de poids lourds coûte cher, et la mise en situation dans les camions, avec le coût du carburant et des formations, reste un frein, » souligne Angélique Cayrac. Toutefois, le métier peut être exigeant, notamment pour les conducteurs de bus scolaires, qui ont un temps de travail fractionné et ne bénéficient pas toujours d’un emploi à temps plein. Les conducteurs de chantiers sont parmi les plus recherchés et attractifs.

A l’horizon 2025, les conducteurs routiers, de transports en commun sur route et livreurs sur courte distance sont les trois métiers les plus recherchés dans le secteur. Au niveau des conditions de travail, 26% travaillent de nuit, 46% le samedi, et 84% sont en CDI. Le salaire médian est de 1 833€ pour les conducteurs de transports en commun sur route, 1 903€ pour les chauffeurs routiers et 1 594€ pour les livreurs longue distance. 

Les entreprises de transports de voyageur restent les plus grands recruteurs avec 50% des travailleurs du secteur dans ces entreprises. Dans la région, il est possible d’obtenir des CAP et titres professionnels de conducteur.

6- Infirmier et sage-femme, des besoins croissants

Les métiers du soin arrivent en sixième position avec 25 000 postes à pourvoir d’ici 2025. Le métier bénéficie d’une forte attractivité, notamment en raison des besoins croissants dans les hôpitaux et établissements médico-sociaux. Cependant, le secteur est également marqué par un fort turnover et des conditions de travail difficiles, qui découragent certains professionnels après quelques années d’exercice. « Les formations attirent beaucoup, mais une fois sur le terrain, les conditions sont parfois trop compliquées, avec un manque de personnel et des horaires décalés », précise Angélique Cayrac. 

Pour les conditions de travail, la majorité travaille le week-end avec 63% le samedi et 57% le dimanche. Ils sont aussi 22% à travailler de nuit. Cette année, ils sont 21% à exercer et profession libérale. Pour les sage-femme, le salaire médian est de 2 309 € et 2 025€ pour les infirmiers.

7- Cadres commerciaux et technico-commerciaux, emplois recherchés

Avec 14 000 créations d’emplois et 12 000 départs en fin de carrière, les cadres commerciaux figurent parmi les emplois les plus recherchés en 2025. Le secteur du commerce attire particulièrement les jeunes en étude ou dans les missions locales et les demandeurs d’emploi. La voie de l’alternance est très prisée. A terme, 77% sont en CDI et 22% sont chefs d’entreprise ou auto-entrepreneurs. 

En termes de salaire, 61% gagnent plus de 3 000 € par mois, et dans l’ensemble, la moitié gagne plus de 3 300€ par mois. C’est le métier le plus rémunérateur de ce classement. Cependant, parmi les cadres commerciaux, les cadres de magasins sont les moins bien lotis avec un salaire mensuel médian de 2 751€. Les plus grand recruteurs sont actuellement les secteurs de l’immobilier et du commerce de gros.

Pour se former à ces métiers, les principales formations proposées dans la région sont des BTS de technico-commercial, de commerce ou de management avec un niveau bac+ 2.

8- Agriculteur, malgré la crise du secteur

Enfin, et paradoxalement au regard de la crise qu’il traverse, le secteur agricole ferme la marche des métiers les plus recherchés. Bien que ce métier connaisse une destruction d’emplois en raison de la mécanisation et de la concentration des exploitations, la région aura toujours besoin de nouveaux agriculteurs pour remplacer les 28 000 départs à la retraite. Ainsi, sur un total de 1 800 installations agricoles en Nouvelle-Aquitaine et dans les 5 prochaines années, 30 % des exploitations viticoles seront à transmettre. Cependant, l’agriculture souffre d’une image vieillissante, et le nombre de jeunes intéressés par ce secteur reste limité.

En contraste avec les précédents métiers, 69% des agriculteurs sont chef d’entreprise ou autoentrepreneurs. Ils sont aussi les plus nombreux à travailler le week-end, 75% le samedi et 63% de dimanche. Le salaire médian reste dans la moyenne avec 1 430 € nets par mois. Cependant près de 30% des agriculteurs gagnent moins que le SMIC. Et aucun ne gagne au dessus de 3 000€.

Cap métier à répertorié sur un site dédié, les informations essentiels sur tous les métiers.


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