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Bordeaux Métropole teste le congé menstruel pour ses agentes victimes de règles douloureuses

Depuis le 1er janvier, les salariées de la métropole concernées par des menstruations incapacitantes peuvent bénéficier d’un aménagement de leurs conditions de travail. L’avancée a été votée à l’unanimité lors du dernier conseil et saluée par une grande partie de l’assemblée.

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Bordeaux Métropole teste le congé menstruel pour ses agentes victimes de règles douloureuses
Un conseil de Bordeaux Métropole en 2023 (Rue89 Bordeaux)

Cette expérimentation va en réjouir plus d’une. Depuis le 1er janvier, les employées de Bordeaux Métropole souffrant de règles douloureuses peuvent avoir recours au télétravail pour raison médicale, voire même s’absenter jusqu’à 13 jours par an en cas de souffrances incompatibles avec l’exercice de leurs missions.

La délibération présentée par Jean-François Egron, vice-président de Bordeaux Métropole et maire de Cenon, a été votée à l’unanimité lors du dernier conseil métropolitain, le 6 décembre 2024. Elle pourrait concerner une partie des 1 777 agentes de la métropole (soit 32,6% des effectifs de la collectivité, qui compte beaucoup de métiers encore à majorité masculine, comme les éboueurs).

Une femme sur deux souffre de règles douloureuses

En France, 15,5 millions de personnes entre 13 et 50 ans sont menstruées. Selon une étude de l’IFOP menée en 2021, près d’une femme sur deux souffre de règles douloureuses. Cette avancée, largement saluée par les élus métropolitains, vient contribuer au développement d’une « culture égalitaire » et à la promotion d’une « approche inclusive au sein des équipes métropolitaines ».

« Donner du sens et se soucier du personnel en proie à des problématiques de santé est un élément d’attractivité très fort pour les collectivités qui le mettent en place, a affirmé Claude Mellier, vice-présidente de la métropole. Ce sujet est un sujet de société qui combine la santé des femmes, le bien-être au travail et la prise en compte des plus vulnérables et nous nous félicitons que notre institution engage ce dispositif expérimental. »

Stéphane Delpeyrat-Vincent, lui aussi vice-président et maire de Saint-Médard-en-Jalles, a tenté de rassurer les plus inquiets quant au risque d’absentéisme : dans sa commune, « il n’y a pas d’abus ». « Sur 800 agents à Saint-Médard, dont 60% de femmes, on a eu 4 demandes à traiter » , ajoute-t-il, se félicitant d’une mesure qui a « permis à ces femmes qui souffraient extrêmement de pouvoir bénéficier de ce dispositif ».

Dispositif illégal ?

Delphine Jamet, conseillère métropolitaine déléguée, a salué une mesure « mesure progressiste et inclusive » qui permet de dépasser cette invisibilisation « des femmes dont le cycle menstruel bien que naturel reste ignoré très souvent dans le monde du travail ».

L’adjointe au maire de Bordeaux en charge de l’administration rappelle tout de même qu’aucune loi ne permet aujourd’hui de pérenniser ces dispositifs, une collectivité ne pouvant adopter un aménagement du temps de travail dont ne bénéficient pas les agents de l’État. L’année dernière, une proposition de loi avait été rejetée par le Sénat, puis par la commission des affaires sociales à l’Assemblée nationale.

La Ville de Bordeaux a ainsi reçu un courrier du bureau de légalité de la préfecture quand en novembre dernier, lors du conseil municipal, elle avait annoncé vouloir tester les congés de santé gynécologique. D’autres collectivités locales expérimentent ce dispositif, dont le Département de la Gironde et la Région Nouvelle-Aquitaine, également récipiendaire du courrier de la préfecture. 30 de ses agentes en bénéficieraient actuellement


#Bordeaux métropole

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