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« Un mec bien » : le dernier hommage des Bordelais.es à Nicolas Florian

400 personnes environ étaient présentes dans la cour du Palais Rohan pour l’hommage rendu à Nicolas Florian, décédé brutalement dimanche 26 janvier d’un AVC à l’âge de 55 ans.

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« Un mec bien » : le dernier hommage des Bordelais.es à Nicolas Florian
Alain Juppé, à la mairie pour rendre hommage à son « petit frère »

« Sympathique et gentil. » Ces mots sont sur toutes les lèvres à l’évocation de Nicolas Florian avec celles et ceux qui sont venus lui rendre un dernier hommage dans la cour de l’hôtel de ville de Bordeaux. « Il méritait le soleil » lâche un Bordelais en arrivant sous un ciel bleu. Ils sont environ 400 personnes à 12h30 ce vendredi pour ce rendez-vous donné par la Ville.

Avant les prises de parole de Pierre Hurmic, le maire de Bordeaux, et d’Alain Juppé, son prédécesseur, Elizabeth cherche le registre de condoléances mis à disposition. « Je tiens à laisser un mot, c’est une personne qui a beaucoup compté pour moi », glisse cette enseignante. « C’est devenu un ami » :

« Il y a 10 ans, je voulais pour mes élèves une sortie et il fallait que j’en fasse part à Alain Juppé. C’est comme ça que j’ai rencontré Nicolas. Il était très disponible et d’une gentillesse incroyable. Aujourd’hui mon chagrin est immense et je ressens un grand vide. Je tenais aussi à ce que sa famille sache qu’elle n’est pas seule dans cette épreuve. »

« Un mec bien »

Brigitte et Zaïa sont tout aussi affectées et parle d’un homme « irremplaçable ». Militantes de la première heure et « engagées dans toutes ses campagnes » – « depuis 25 ans, précise la première. Nicolas avait tout juste débuté sa carrière politique à Villenave d’Ornon » –, elles sont toujours « sidérées » :

« Je n’arrive pas à le croire, commente Zaïa, il y a quelques semaines on était à l’Athénée municipale pour sa rentrée politique. On était plein d’enthousiasme. »

Toutes les deux attendent « les directives » pour la suite, en vue des municipales de 2026. « Mais c’est une affaire de personne », souligne Brigitte qui prévient qu’elle décidera de la suite de son engagement selon le « nouveau leader ».

Ancien collaborateur du groupe communiste à la Métropole, Vincent « n’arrive pas à dire autre chose que : “c’était un mec bien“ » :

« Tu as beau être aux antipodes politiquement, il faut reconnaitre qu’il était agréable, quelqu’un qui te reconnaissait et te saluait dans la rue. Tous les groupes politiques admettent qu’il est un adversaire loyal et jovial, ce qui est encore plus important. »

Beaucoup de personnes dans la cour du Palais Rohan pour un dernier hommage à Nicolas Florian Photo : WS/Rue89 Bordeaux

« Le seul ami à la mairie »

Quasiment tous les élus girondins sont là, du maire LR d’Arcachon, Yves Foulon, à celui (PS) de Libourne, Philippe Buisson, en passant par l’ancien édile de Villenave d’Ornon, Patrick Pujol, qui avait accueilli Nicolas Florian dans son équipe. Sont aussi présents Alain Rousset, président de la Région Nouvelle-Aquitaine, et le président du Département de la Gironde, Jean-Luc Gleyze, et Christine Bost, présidente de Bordeaux Métropole… La liste est si longue qu’il est difficile de tous les citer.

Il y a également ses amis politiques, comme ses adversaires, du Rassemblement national, Edwige Diaz, au collectif Bordeaux en Luttes dont l’élue municipale, Myriam Eckert, nous a confié avoir « perdu le seul ami à la mairie ». La famille est également présente, sa veuve Hélène et son fils Antoine.

« C’est un jour de janvier, lesté par le chagrin » : Pierre Hurmic lance ainsi son hommage par un alexandrin.

« Nous avons perdu l’un des nôtres, un bordelais, un homme engagé, un homme qui a consacré sa vie à la chose publique, et qu’il aurait encore fait avec la même vigueur, la même fougue, pendant des années, si cette vie ne lui avait été si brutalement ôtée », poursuit l’élu écolo.

« Petit frère »

L’édile a aussi une pensée pour les deux autres élus municipaux disparus durant la mandature, eux aussi prématurément :

« Emmanuelle Ajon nous a quittés à 49 ans le 14 décembre 2020 et Amine Smihi à 51 ans le 6 décembre 2023. »

La voix d’Alain Juppé, mentor de Nicolas Florian, tremble plusieurs fois. Ses phrases sont ponctuées de silence :

« J’ai pu compter sur ton absolue loyauté dans le calme comme dans les tempêtes », déclare l’ancien Premier ministre qui se souvient d’ « un petit frère ».

Après une minute de silence, la foule a assisté à une cérémonie religieuse en présence du Premier ministre François Bayrou, et du ministre de la justice, Gérald Darmanin, dans une cathédrale Saint-André pleine à craquer.


#Nicolas Florian

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