Depuis octobre 2023, 50 000 personnes sont mortes et près de 114 000 ont été blessées dans la bande de Gaza. Pour dénoncer cette situation, 18 personnes ont entamé il y a 9 jours une grève de la faim, soutenus par 32 jeûneurs solidaires. Le collectif « Faim de Justice pour la Palestine » a été créé le 31 mars à Marseille, et 4 de ses membres parcourent la France pour sensibiliser à la cause palestinienne.
Présents ce mardi 8 avril à Bordeaux, Pascal André et Khaled Benboutrif sont deux médecins qui se sont rendus en Palestine comme volontaires dans des ONG afin d’aider les victimes du conflit entre Israël et le Hamas. Après des missions sur place, ils ont décidé de cesser de s’alimenter, en soutien à Gaza, avec Amina Mansouri et Ghyzlane Kabouli, des citoyennes préoccupées par la situation en Palestine.
« Massacre en direct »
« On a assisté à ce massacre en direct, raconte Khaled Benboutrif. J’ai vu des enfants ciblés par des snipers. Je garde en mémoire les images des corps éclatés, les bruits des victimes et l’odeur des corps. On est scandalisés. Depuis qu’on est revenus, on essaye de parler de tout ça, de voir les gens qui ne sont pas sensibilisés à la question. On n’est pas des militants politiques, on est de simples citoyens. »
Affaiblis et les joues creusées, les grévistes de la faim espèrent obtenir une réaction du gouvernement, et demandent la mise en place d’un cessez-le-feu dans la bande de Gaza :
« Il faut respecter le droit international, martèle Pascal André. Qu’il n’y ait plus aucune livraison d’armes, contrairement à ce qu’on fait en France aujourd’hui. Pas de salon aérien du Bourget pour les entreprises israéliennes. Arrêter la coopération économique avec Israël. Et puis ne pas recevoir Netanyahou en Europe. C’est les 4 points qui devraient être non négociables. »
Le collectif espère terminer son tour de France par la Belgique, et se présenter devant le Parlement européen le 25 avril.
Plusieurs soutiens sur Bordeaux
Si Bordeaux ne compte pas encore de gréviste de la faim, le collectif a tout de même mené une conférence à l’Utopia ainsi qu’une intervention à l’Université Bordeaux Montaigne. Plusieurs voix locales s’élèvent en soutien au collectif, dont celle de Myriam Eckert, conseillère municipale Bordeaux en Lutte.
Des étudiants de Bordeaux Montaigne sont aussi venus encourager les grévistes, dont Anna. Elle rappelle que l’une des revendications lors du blocage de Sciences Po Bordeaux, qui a entraîné celui du campus, était la dénonciation d’un partenariat entre l’université et des entreprise françaises de l’industrie de l’armement, accusées de vendre des équipements militaires à Israël.
De son côté André Rosèvegue, porte parole de l’Union juive française pour la paix (UJFP), s’indigne :
« Révolté par la situation, je pense que toutes les tentatives d’alerter sont bonnes. Cette action montre clairement qu’on est dans l’urgence humanitaire absolue. En tant que juif, je ne supporte pas que ce soit en mon nom qu’une politique génocidaire soit maintenue et développée. Je me sens profondément humilié par le fait que Netanyahou prétende me représenter en menant une politique contraire au droit international et contraire à l’amour de l’humanité la plus élémentaire. »
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